
Après les derniers suicides et tentatives de suicides d’étudiant·e·s recensés à Villeurbanne, Lyon et Paris, une centaine d’étudiant·e·s se sont assis devant le Panthéon pour alerter sur leur détresse psychologique.
Sit-in, mémorial, pôle de distribution de denrées alimentaire, fourniture scolaire, médicaments et protection hygiéniques. Ce qui s’est tenu lundi au Panthéon a pris la forme d’une manifestation protéiforme. Une occupation de la place du Panthéon quelques jours seulement après le suicide de Sinega Santhirarajah, étudiante de Sorbonne Université le 13 janvier 2021. (...)
À l’origine de ce rassemblement qui a réuni une centaine d’étudiant.es d’Île de France il y a des étudiant.e.s militant.e.s qui ont lancé un appel il y a moins d’une semaine sur les réseaux sociaux. Sans affiliation syndicale iels souhaitaient organiser un Sit-In pacifiste devant le Panthéon à deux pas de la Sorbonne mère symbole de l’Université française prestigieuse dont l’excellence est promut par le gouvernement. Dans la mouvance du hashtag #EtudiantsFantômes partagé sur Twitter les étudiant.es présent.es ce lundi s’indignent de leurs conditions d’études et témoignent de leur détresse psychologique et précarité économique. (...)
Si la précarité étudiante s’était dramatiquement illustrée en novembre 2019 après la tentative de suicide d’Anas Kournif, étudiant à Lyon 2 s’immolant devant le Crous de Lyon (aujourd’hui en ré-éducation), aucun réel plan d’ampleur n’avait été déployé par le gouvernement. Un geste cependant accordé aux étudiant.es boursier.ères, celui du repas du CROUS à 1€, autant de petites miettes jetées à la communauté étudiante qui se sent aujourd’hui méprisées et abandonnée du gouvernement et de son Ministère. Le confinement a largement participé à la paupérisation de la classe étudiante, étudiant.es étranger.ères en première ligne, amenant nombre d’entre eux à avoir recours à des structures d’aide alimentaire.
Alors que la précarité économique des étudiant.e.s s’accentuent, la lumière est aujourd’hui mise sur leur santé mentale, elle aussi en voie de précarisation. Le compte Instagram @anxietudessuperieures crée par une étudiante recueille les témoignages d’étudiant.e.s de toute la France. Ces derniers y témoignent de leur mal-être, de la dégradation de leur santé mentale, de leur décrochage, de leur dépression jusqu’à leurs pensées suicidaires et tentatives de suicide. (...)