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ONU Info
La Covid-19 a fragilisé la liberté de la presse dans le monde entier en 2020 (UNESCO)
Article mis en ligne le 25 décembre 2020
dernière modification le 24 décembre 2020

La cheffe de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a appelé, mercredi, à protéger le journalisme et à défendre l’information comme un « bien public ».

L’UNESCO a condamné le meurtre de 59 professionnels des médias en 2020, dont quatre femmes. Avec 22 meurtres, les régions Amérique latine/Caraïbes et Asie-Pacifique en enregistrent le plus grand nombre, suivies par celle des États arabes avec neuf et l’Afrique six. Dans l’ensemble, l’année 2020 a été marquée par l’un des bilans les plus bas enregistrés par l’agence onusienne dans la dernière décennie, au cours de laquelle 888 journalistes et travailleurs des médias ont payé le prix ultime pour informer le public. En 2019, l’UNESCO avait condamné les meurtres de 57 journalistes, 99 en 2018.

« En 2020, nous avons été les témoins, peut-être de manière inédite, de l’importance du journalisme pour nos démocraties et pour la protection des droits de l’homme », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « Toutefois, la pandémie a également été une ’’tempête parfaite’’ qui a affecté la liberté de la presse dans le monde entier ».

À l’aube de la nouvelle année 2021, Mme Azoulay a appelé toutes les parties prenantes à « défendre l’information en tant que bien public ». « Protéger le journalisme, c’est protéger la vérité », a-t-elle souligné. (...)

En moyenne, au cours des dix dernières années, un journaliste a été assassiné tous les quatre jours. Le rapport montre aussi que l’impunité pour les crimes contre les journalistes continue de prévaloir (...)

Des meurtres en trop grand nombre, des agressions et harcèlements qui montent en flèche (...)

L’année 2020 a mis en évidence les dangers auxquels les journalistes sont confrontés lorsqu’ils rendent compte de mouvements de protestation tels que « Black Lives Matter » et d’autres manifestations un peu partout dans le monde. Dans sa note d’information sur la sécurité des journalistes lors de la couverture de tels événements, l’UNESCO a recensé 125 manifestations dans 65 pays au cours desquelles des professionnels de la presse ont été pris à partie, voire arrêtés entre le 1er janvier 2015 et le 30 juin 2020. Vingt et un de ces événements ont eu lieu au cours du premier semestre de cette année et le nombre d’incidents n’a cessé d’augmenter au cours du second.
Les femmes journalistes visées par le harcèlement en ligne et la violence sexiste

La sécurité des femmes journalistes demeure une autre source de préoccupation majeure. Ciblées pour leur profession et leur sexe, elles sont particulièrement visées par le harcèlement en ligne et la violence sexiste.

Pour mieux comprendre ce phénomène, l’UNESCO et le Centre international des journalistes (ICFJ) ont lancé en octobre 2020 une enquête mondiale sur la violence en ligne contre les femmes journalistes et les mesures à prendre pour lutter contre. Soixante-treize pour cent des femmes journalistes qui ont répondu ont déclaré avoir subi des violences en ligne dans le cadre de leur travail et 20% ont déclaré que le harcèlement virtuel avait été suivi d’abus ou d’attaques physiques.

Les défis à la sécurité des journalistes ont été exacerbés par la Covid-19. (...)

En outre, dans de nombreux pays, la législation d’urgence et les mesures adoptées pour freiner la propagation du virus ont servi d’alibi pour restreindre la liberté d’expression et de la presse. Des journalistes ont également été poursuivis pour avoir révélé les manquements des autorités dans la gestion de la crise sanitaire. (...)

Sensibiliser au rôle de l’information en tant que bien public

Pour faire face à ces défis, l’UNESCO a renforcé ses programmes de sensibilisation, s’est engagée avec la profession judiciaire à lutter contre l’impunité, a renforcé le plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité, a produit des informations pertinentes sur ces questions urgentes et a accru les possibilités de renforcement des capacités des journalistes et autres travailleurs des médias.

De nouveaux engagements pour relever ces défis ont été pris par les principaux acteurs lors de la Conférence mondiale sur la liberté de la presse, organisée par l’UNESCO et le gouvernement des Pays-Bas les 9 et 10 décembre. (...)

Cette année, l’UNESCO a renouvelé son engagement à sensibiliser au rôle de l’information en tant que bien public. Elle a notamment lancé une nouvelle initiative visant à promouvoir la transparence des plateformes internet, ce qui est essentiel pour garantir une approche fondée sur les droits de l’homme face à des problèmes tels que la désinformation et les discours de haine. Il s’agit également de soutenir la viabilité continue d’un paysage médiatique pluraliste et d’enseigner la pensée critique par le biais de stratégies d’éducation aux médias et à l’information.