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la Montagne
La Confédération paysanne cultive sa différence dans le Cantal
Article mis en ligne le 9 mars 2021
dernière modification le 8 mars 2021

C’est une ferme modèle. Enfin, entendre par modèle, celui de la paysannerie respectueuse de l’environnement que défend la Confédération paysanne. Le Gaec des Ferrandaises de Jean-Pierre Chassang et Gaëlle Petit était donc un lieu tout trouvé pour accueillir le grand raout national du syndicat agricole, organisé vendredi en ‘absence de salon de l’agriculture dans plus de 200 fermes de France.

Car quel meilleur endroit pour parler de l’impact carbone qu’une ferme exclue du crédit qui lui est consacré ?? « Un dispositif qui donne de l’argent à des gens qui font mal les choses pour les faire un peu moins mal. Comme nous, nous ne pouvons pas moins émettre… on ne nous donne rien. » (...)

« on ne peut réduire le bien-être animal au fait qu’on attache ou non nos bêtes. Il faut voir les soins qu’on leur apporte, le temps qu’elles passent à l’étable, leur rapport à l’éleveur. » (...)

Autant de sujets qui ont pu être débattus en profondeur. Comme celui de l’eau. Là encore, l’exploitation fait figure d’exemple, avec ses zones humides assainies, mais pas asséchées, ses mares reconstituées où héron, grenouilles et canard sauvages ont repris leurs aises. Et son réseau d’abreuvements sur flotteur pour les bovins. Où rien n’est gâché, et où les sécheresses sont encaissées. (...)

il y avait une autre voix qui portait : celle de Jean-François Périgné, secrétaire national de la Confédération paysanne en charge des questions climatiques, et miticulteurs (« éleveur » de moules) en Charente-Maritime. Lui sait l’importance de la qualité de l’eau, pour en être le dernier utilisateur. « Tout ce qui se fait dans vos fermes, comme vous êtes en tête de bassin, c’est moi qui le paye ?! Ici, c’est les racines de la mer. Et rien ne s’oublie : aujourd’hui, on fait les frais de l’Atrazine, un produit pourtant interdit depuis 20 ans. Et dites-vous qu’on passe aussi après les vignes de Cognac, de gros utilisateurs de pesticides. » (...)

« il faut soigner les éponges avant d’aller chercher des seaux. On aurait moins de problème si on ne faisait pas de contournement à Ussel ou de zone à Esban. » Et Jean-François Périgné d’abonder : « créer de grandes retenues n’est pas la bonne solution. Mais à l’échelle d’une ferme, pourquoi ne pas faire des réserves de substitutions, sur dix hectares ?? Il faut s’adapter. »
Des discours à contre-courant mais, selon Jean-Pierre Chassang « accessibles à tout paysan. Il faut juste accepter de se remettre en question, et mettre le doigt dans l’engrenage. »