La Chine a pu devenir « l’atelier du monde » en faisant jouer ses « avantages comparatifs » sur le marché mondial : une immense main d’œuvre aux salaires de misère… et l’efficace dictature du parti dit « communiste » chinois ; mais après plus de vingt ans de privatisations par et pour la bureaucratie dominante, cette dernière s’est tellement enrichie que la colère s’accumule non seulement chez les travailleurs, mais aussi dans la bourgeoisie privée et les classes moyennes supérieures.
La Chine a connu ces dernières années des grèves répétées dans les entreprises industrielles, tandis que les campagnes sont parcourues d’explosions contre l’accaparement des terres. L’insécurité est présente partout : dans l’industrie, le bâtiment, le secteur minier. Ainsi, en 2012, plus de 1 300 personnes ont trouvé la mort dans des mines à la suite d’effondrements, d’explosions, ou d’inondations. Les scandales alimentaires se succèdent et la pollution est devenue un problème majeur de santé publique. Les responsables de catastrophes industrielles bloquent aussi la mise en œuvre de normes antipollution et sociales au nom de la compétitivité, et les accidents industriels suscitent de nombreuses protestations populaires.
Plus problématiques sont les bulles spéculatives, notamment dans l’immobilier (...)