
es abeilles ont toujours attiré l’attention de l’Homme par la complexité de leur vie sociale et par les capacités remarquables d’apprentissage et de mémoire qui leur permettent de naviguer de façon efficace dans la nature, entre la ruche et les fleurs. Des chercheurs dévoilent, pour la première fois, les mécanismes cérébraux responsables de l’apprentissage de haut niveau chez les abeilles.
De nombreux travaux ont montré que les abeilles, au-delà de leur capacité d’apprendre des associations simples entre couleurs ou odeurs et récompense alimentaire (le nectar ou le pollen présents dans les fleurs), sont aussi en mesure d’apprendre à résoudre des problèmes complexes que l’on croyait être une prérogative de l’Homme et de certains primates. Ces études soulèvent donc la question de la particularité des abeilles par rapport à d’autres insectes qui montrent, dans la plupart des cas, des capacités cognitives moins développées.
Dans le but de mettre à jour les mécanismes responsables des performances cognitives des abeilles (capables, par exemple, de reconnaître des visages sur des photographies), l’équipe de Martin Giurfa et Jean-Marc Devaud au Centre de recherche sur la cognition animale, en collaboration avec des chercheurs du laboratoire Évolution, génome, comportement et écologie et de l’université Libre de Berlin, a étudié leur capacité à résoudre des discriminations complexes dites non linéaires qui requièrent un traitement cognitif particulièrement élaboré. (...)
Ces travaux apportent donc une lumière sur les réseaux neuronaux minimaux nécessaires pour la résolution de problèmes complexes et ouvrent des perspectives intéressantes pour des travaux d’intelligence artificielle et robotique. Ils soulignent aussi le caractère exceptionnel des abeilles qui méritent une protection environnementale accrue face aux disparitions massives qui les menacent.