
Le terrible naufrage survenu au large du Péloponnèse mercredi 14 juin, dans lequel au moins 78 migrants ont perdu la vie, suscite l’émoi parmi la population grecque. Un deuil national de trois jours a été décidé par le gouvernement. Des rassemblements ont lieu à Athènes et à Kalamata, où sont accueillis les rescapés. Des habitants de la ville ont apporté leur aide pour assurer l’accueil des survivants.
Touchés par cet événement dramatique, de nombreux citoyens grecs ont également exprimé leur solidarité sur les réseaux sociaux, dans la rue ou en apportant leur aide aux naufragés.
"Nous les aiderons de toutes les manières possibles"
Et en premier lieu, la municipalité de Kalamata où ont été emmenés les rescapés du naufrage. "Pour nous, la vie humaine n’a pas de prix et nous ferons de notre mieux pour nos semblables dans ce moment difficile", a déclaré dans un communiqué le maire de Kalamata, mercredi 14 juin.
La petite ville portuaire s’est retrouvée en quelques heures en première ligne dans la gestion de la crise. Dès les premières opérations de sauvetage, des bénévoles ont été mobilisés pour mettre en place l’accueil des rescapés dans la zone portuaire. Dans un autre communiqué publié sur son site ce jeudi, la municipalité a remercié les habitants et les entreprises locales pour la mobilisation immédiate. (...)
"La plupart de ces gens sont confus, ils sont choqués, ils ont perdu des êtres chers, ils ont passé plusieurs jours dans l’eau, luttant pour survivre. Nous devons prendre soin d’eux sur le plan physique comme mental, et les soulager au mieux pendant ces moments traumatisants", a confié un volontaire de la Croix rouge au média grec Larissa. (...)
À Athènes et Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, quelque 5 000 personnes sont descendues dans les rues jeudi soir, selon la police. Dans la capitale, plusieurs milliers de personnes ont marché vers la place Syntagma et se sont rassemblés devant le Parlement grec, à l’appel de plusieurs partis de gauche, syndicats et associations. (...)
À travers leurs slogans et leurs pancartes, les manifestants ont témoigné leur solidarité avec les victimes. Des slogans sur "l’échec de la politique migratoire", mais aussi contre les passeurs, "des criminels qui exploitent les migrants et les réfugiés", ont aussi été entendus.
Au même moment, un rassemblement avait lieu à Kalamata. Des habitants de la ville ont, eux aussi, rendu hommage aux victimes et protesté contre la politique anti-immigration du gouvernement. (...)
Dans la presse grecque aussi, l’indignation face au drame s’est fait sentir. Jeudi, le quotidien de centre-gauche Efsyn affichait en une et en six langues un simple mot : "Honte !".