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Mouvements
L’autonomie alimentaire, dans une perspective décroissante radicale
Article mis en ligne le 10 avril 2013
dernière modification le 7 avril 2013

Les Food not Bombs [1] et les freegans sont deux mouvements décroissants visant une autonomie alimentaire pour tous.

Les membres du mouvement des objecteurs de croissance ou de la décroissance militent pour un changement de paradigme, celui d’une écologie sociale radicale et postmoderne en rupture avec la modernité capitaliste. Parmi la galaxie de ces courants, deux d’entre eux se distinguent par leur originalité, il s’agit du mouvement Food Not Bombs (FNB) et du mouvement des Freegans.

Les Freegans représentent sans doute la branche la plus radicale du courant décroissant. Ils ont émergé, dans les années 1990, à Manhattan aux États-Unis, puis se sont répandus en Australie et Grande Bretagne et peu à peu en Europe. Les Freegans pratiquent ce qu’ils nomment « l’urban foraging » (« butinage urbain »), ou le « dumpster diving », c’est-à-dire la « la plongée ou la pêche dans les poubelles ». Ils vont donc récupérer les marchandises jetées par « les grandes surfaces, les restaurants aussi bien que les particuliers, dans les poubelles où ils fouillent à la recherche de toutes sortes de biens de consommation réutilisables [2] » . Les freegans cherchent « généralement, à moins consommer, en récupérant et réutilisant les déchets quand c’est possible. Les glaneurs ont, pour la plupart, une motivation d’abord éthique plutôt qu’économique. Ils désirent tourner le dos au système dominant et au gaspillage qu’il implique [3] » .

Les mouvements Freegans et Food Not Bombs (De la Bouffe, pas des Bombes) s’inscrivent dans les contre-cultures : écologistes, altermondialistes, anticapitalistes, hippies, beatniks, c’est-à-dire dans la Beat génération de Jack Kerouac. Ils entendent donc explorer une alternative à la civilisation capitaliste et consumériste, en la boycottant. La décroissance sociale et ces deux mouvements, prônent une « décroissance nettement sociale et anticapitaliste, à travers une action de relocalisation, le développement d’une décroissance conviviale, la réappropriation de l’espace public et du territoire local. De plus ils défendent et pratiques les idées de Récupération, Recyclage, et la Reconceptualisation de notre imaginaire… en un mot leurs idées sont très proches des « 8 R » de Latouche [4] .

Le mouvement Food Not Bombs cherche aussi des alternatives au système en élargissant un peu ces revendications, mais sans doute à travers des pratiques un peu plus collectives. Lawrence Butler et Keith McHenry font parti des fondateurs de Food Not Bombs (FNB) qui cherche à passer d’une société militarisée à une société redistributive, à développer des expériences concrètes visant à retrouver une autonomie à la fois économique et alimentaire, dans un cadre de solidarité et de préservation écologique.

Food Not Bombs prône une culture du don et de la gratuité fondée sur la récupération, plutôt qu’une culture marchande. C’est un mouvement ayant des revendications politiques (mais non un parti politique) qui s’inscrivent dans une culture libertaire, autogestionnaire et anticapitaliste. Il vise la redistribution de richesses, en commençant par la baisse des budgets militaires. Son action entend mettre en œuvre une culture de la convivialité et de la solidarité, qui se met en place à travers la rencontre de citoyens de classes moyennes et des « exclus ». Enfin, il est aussi un mouvement qui lutte contre les atteintes à l’écologie, la souffrance animale et la malnutrition causée par les inégalités de richesses Nord/Sud. (...)