
Le Conseil de prud’hommes de Paris vient de donner raison au SNJ et à Eric Marquis dans la bataille qu’ils mènent depuis quatre ans [avec leurs avocats Alexis Guedj et Lucile Brandi-Sommerer] contre la direction du Groupe Express Roularta pour défendre la liberté d’expression syndicale (voir Le Journaliste n°297, 2e trim. 2010).
En janvier 2009, le directeur de L’Express, Christophe Barbier, inflige un avertissement à Eric Marquis, représentant syndical au CE, parce que, interrogé à ce titre par Le Monde à l’occasion d’un conflit social, il a porté un regard critique sur la ligne éditoriale de l’hebdo.
Rebelote en avril 2010 : la direction notifie un autre avertissement à Eric Marquis, cette fois parce que le blog du SNJ Groupe Express (snjexpress.hautetfort.com), dont Eric Marquis est directeur de la publication, a reproduit des extraits d’un article critique, paru dans une revue universitaire belge, de Jacques Gevers, ancien rédacteur en chef du Vif-L’Express (le « cousin » belge de L’Express).
Dans les deux cas, les tentatives de conciliation (art. 47 de la CCNTJ) présentées par le SNJ ont échoué et, les quatre conseillers, employeurs et salariés, n’ayant pas tranché, il a fallu aller jusqu’en départage (magistrat professionnel détaché au sein du conseil des prud’hommes statuant seul).
Un marathon judiciaire qui s’est conclu en janvier dernier par une victoire totale d’Eric Marquis et du SNJ, les juges ayant annulé les deux avertissements et condamné le Groupe Express. (...)