
Après 20 ans de bataille entre l’Europe et les Etats-Unis, l’Union européenne vient de se faire reconnaître le droit de consommer du bœuf sans hormones.
Il s’agit d’une première étape, mais il reste des urgences à régler :
* Cet accord comporte des contreparties au lieu de seulement reconnaître le droit de consommer sans hormones :
o Les USA peuvent continuer à surtaxer certains produits, dont le Roquefort, pendant une période intermédiaire.
o L’autorisation d’importation de quantités supplémentaires de viande sans hormones, plutôt « haut de gamme » risque de déstabiliser encore plus les marchés de la viande communautaire.
* Le droit de produire et consommer sans hormones doit avoir comme corollaire le droit de produire et consommer sans OGM. Les pays d’Europe, les uns après les autres, interdisent les cultures de maïs OGM : il devient de plus en plus urgent de poser la question des importations de maïs et de soja génétiquement modifié.
* Les pressions sont très fortes pour faire admettre la consommation en Europe de viande blanche chlorée en provenance des USA.
* Le clonage est un enjeu pour les firmes qui veulent s’approprier le marché des reproducteurs animaux comme celui des semences. La biodiversité, facteur essentiel de résistances aux maladies, serait encore plus menacée.
Cet accord pose la question de la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire le droit des populations à définir leur politique agricole et alimentaire. Ce droit ne peut pas être reconnu partiellement, il doit être entier.