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Japon : Elles brisent le silence sur les violences sexuelles et leurs préjugés
Article mis en ligne le 3 avril 2020

Récemment, lors d’un procès à la Haute Cour de justice de Nagoya, un père de 50 ans accusé de viol facilité – il aurait infligé des actes sexuels à sa propre fille de 19 ans – le camp de la culpabilité s’est vu inversé par le verdict des jurés. Le verdict d’acquittement en première instance fut de conclure que : « elle aurait du se défendre ». Ce genre de préjugés sur les victimes qui résident si fort dans notre justice et notre société ne font qu’écarter tout espoir d’aide. Avec le mouvement « Flower Demo » grandissant partout pour protester contre les verdicts négatifs des affaires de violences sexuelles, les femmes victimes de viol ont décidé de briser le silence : « Changeons nos préjugés ! ». Un article d’Ao IDETA.

Madame Kubota, 28 ans, employée dans une célèbre entreprise de Tokyo, s’est fait agresser lorsqu’elle était étudiante après avoir été invitée à dîner sur son lieu de travail. (...)

L’année dernière, sept ans après son agression, fin du mois de décembre, elle eut un grand choc en lisant une publication sur internet : « Une vraie victime ne peut pas sourire comme ça ! C’est une amie qui me l’a dit. » Le post avait reçu 3000 « j’aime » ! Accompagné du commentaire, une photo du visage souriant de la journaliste Shiori Ito lors d’une interview ; reconnue victime de viol, elle avait porté plainte contre un ancien journaliste de la chaîne japonaise TBS.

« En quoi Shiori aurait tort de sourire ? Je trouve personnellement qu’au contraire, elle a beaucoup de courage de sourire face à tout ça. Mais vous préférez peut-être l’étiquette de la victime de viol qui perdu tout espoir et qui reste sous l’emprise de son agresseur 24 h/24, et 365 jours par an ? » exprime Mme Kubota.En Europe, pour ce qui est du viol, il suffit de dire que la relation sexuelle n’était pas consentie pour qu’elle soit reconnu comme un crime. En 2011, le Conseil de l’Europe, dans le cadre de la Convention d’Istanbul, a demandé à tous ses pays membres que tout « rapport sexuel non-consenti » soit reconnu comme un crime. Si l’Allemagne a dit « non » en 2016, elle a révisé ses textes de loi concernant le viol. Quant à la Suède, elle n’a jamais affiché clairement un « oui », mais a réformé ses textes de loi en 2018 en faveur de la convention.

Au Japon, lors d’une Assemblée de rectification de droit pénal en 2017, le sujet des relations sexuelles non-consenties a été mis sur la table, mais les arguments allant à l’encontre de tout changement furent trop nombreux, et la modification des textes de loi, abandonnée. (Keiichi OZAWA) (...)

Madame Kubota s’est vue accusée d’irresponsable même par le médecin à qui elle a fait appel juste après son agression : « Pourquoi ne vous-êtes-vous pas protégée ? ». (...)

Les codes des crimes sexuels prescrits tels que : « Une victime ne sourit pas » ou encore « une victime doit résister de toutes ses forces », ne sont que des préjugés instaurés subjectivement par une tierce personne. Si on veut aider les victimes de violences sexuelles, il faut absolument en finir avec les préjugés de cette société. (...)

En Europe, pour ce qui est du viol, il suffit de dire que la relation sexuelle n’était pas consentie pour qu’elle soit reconnu comme un crime. En 2011, le Conseil de l’Europe, dans le cadre de la Convention d’Istanbul, a demandé à tous ses pays membres que tout « rapport sexuel non-consenti » soit reconnu comme un crime. Si l’Allemagne a dit « non » en 2016, elle a révisé ses textes de loi concernant le viol. Quant à la Suède, elle n’a jamais affiché clairement un « oui », mais a réformé ses textes de loi en 2018 en faveur de la convention.

Au Japon, lors d’une Assemblée de rectification de droit pénal en 2017, le sujet des relations sexuelles non-consenties a été mis sur la table, mais les arguments allant à l’encontre de tout changement furent trop nombreux, et la modification des textes de loi, abandonnée. (Keiichi OZAWA)