
Comment les athlètes vont-ils supporter la chaleur lors des Jeux olympiques 2024 à Paris ? Certains s’y préparent déjà dans des « chambres thermiques ». Pas question, en tout cas, de reporter l’événement, assurent les organisateurs.
C’est la fin du deuxième set. Le champion Daniil Medvedev est proche de s’effondrer sur le court. L’arbitre s’enquiert de son état de santé. Le tennisman se demande s’il ne va pas « mourir » de chaleur. La scène se déroule le 28 juillet 2021, lors des huitièmes de finale du tournoi de tennis des Jeux olympiques de Tokyo. « Dès le début du match, j’ai senti que j’avais du mal à respirer. C’était comme si mon diaphragme était bloqué », a ensuite expliqué la tête de série n°2, finalement venu à bout de l’Italien Fabio Fognini après avoir eu recours à deux temps morts médicaux.
Reverrons-nous pareille scène lors des Jeux olympiques 2024, à Paris ? Les organisateurs s’en préoccupent à la marge — pas question de reporter l’événement — tandis que les athlètes s’y préparent tant bien que mal. Certains s’entraînent dans des salles surchauffées... Mais combien d’athlètes seront contraints de jeter l’éponge ou s’entêteront, au péril de leur santé ? (...)
Dans la capitale nippone, les températures dépassaient les 30 °C avec, de surcroît, des taux d’humidité supérieurs à 80 %. Les participants enchaînaient les épreuves pendant que la population était, elle, invitée à rester cloîtrée. Sous la fournaise, les corps ployaient. L’archère russe Svetlana Gomboeva a perdu connaissance. La joueuse de tennis espagnole Paula Badosa a été évacuée en fauteuil roulant, serviette sur la tête, à cause d’une insolation. (...)
Selon les instituts météorologiques, tous les ingrédients sont réunis pour que les athlètes cuisent au bain-marie lors des prochains JO. L’effet conjoint du réchauffement climatique et du phénomène El Niño — s’il se prolonge — augure des températures inédites. Les dates choisies pour organiser la compétition, en plein cœur de l’été, du 26 juillet au 11 août, vont renforcer le problème. Et il y a la ville hôte, Paris, qui est la plus mortelle d’Europe en cas de canicule. (...)