
Participer aux réunions parents-professeurs, aider ses enfants à faire leurs devoirs ou comprendre un mot dans le carnet de liaison : des actes banals dont sont pourtant privés les exilés ayant des difficultés en français. Pour parer à cette situation, plus de 400 établissements scolaires en France dispensent des cours de langue de tout niveau dédiés aux parents d’élèves, dans le cadre du programme "Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants" (OEPRE). Reportage dans une école du 20e arrondissement de Paris.
Participer aux réunions parents-professeurs, aider ses enfants à faire leurs devoirs ou comprendre un mot dans le carnet de liaison : des actes banals dont sont pourtant privés les exilés ayant des difficultés en français. Pour parer à cette situation, plus de 400 établissements scolaires en France dispensent des cours de langue de tout niveau dédiés aux parents d’élèves, dans le cadre du programme "Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants" (OEPRE). Reportage dans une école du 20e arrondissement de Paris. (...)
Mais avant que ne commence le cours de français, Anthony et Sarah, les deux enseignants qui dirigent la séance, prennent quelques minutes pour s’enquérir de la situation de chacun. "C’est aussi ça l’OEPRE. Au-delà de l’enseignement, on crée aussi du lien", assure le professeur des écoles.
Chaque semaine, le lundi et le jeudi, une quinzaine de personnes se réunissent dans sa classe pour participer au programme Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants (OEPRE). Proposé par 400 établissements en France – écoles, collèges ou lycées – il permet à tout parent d’élève d’apprendre ou d’approfondir sa connaissance du français. (...)
"On s’est rendu compte que les enfants dont les parents ne parlaient pas français avaient souvent plus de difficultés à l’école que les autres, explique Anthony, qui donne des cours d’alphabétisation depuis 2004. Avec les séances OEPRE, c’est tout un monde qui s’ouvre aux parents : ils peuvent assister aux réunions avec les professeurs, interagir avec eux, et mieux comprendre le fonctionnement du système scolaire. Surtout, ils sont capables d’aider leurs enfants pour les devoirs. Et participent à l’objectif principal du programme : la réussite des élèves". (...)
Cet Égyptien de 42 ans a quitté Le Caire en 2020. À cause des "problèmes politiques" qu’il a connu dans le journal où il travaillait au service publicité.
"On est parti aussi pour donner une meilleure vie à nos enfants, ajoute Fayza, son épouse. En Égypte, il faut payer cher pour entrer dans les meilleures écoles. En France, c’est plus accessible". Aujourd’hui, les trois enfants du couple sont scolarisés à Paris. Mais le quotidien reste "très dur", avoue Fayza, qui perd immédiatement son sourire. (...)
Il est 19h, c’est la fin du cours. Ramy et Fayza plient rapidement les photocopies distribuées par Sarah. Ils vont rejoindre leurs enfants dans la chambre d’un hôtel social où ils sont hébergés par le 115, comme la plupart des élèves de Sarah et Anthony, et leurs enfants. La semaine prochaine, "on devra encore faire nos bagages et changer d’endroit", soupire Fayza en regardant son mari. Mais ils ne manqueront certainement pas, lundi et jeudi prochain, leur cours de français.