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Italiennes, l’aspirateur vous va si bien !
/StorItalia
Article mis en ligne le 29 décembre 2012

Mesdames, on vous frappe ? Mesdames, vous mourrez ? Mais arrêtez de porter des tenues indécentes ! Retournez donc à vos fourneaux et on vous le rendra bien.

Voici en substance ce que le prêtre Don Piero Corsi de San Terenzo di Lerici, en Ligurie, a affiché à l’entrée de sa paroisse.

Les propos tenus étaient directement repris du site Pontifex.it. Dans son pamphlet au titre évocateur (« Les femmes et le féminicide. Qu’elles fassent une saine autocritique : combien de fois le provoquent-elles ? »), voici ce qu’écrivait l’auteur :

« Une presse fanatique et déviante attribue à l’homme qui n’accepte pas la séparation la dérive vers la violence. Est-il possible que les hommes deviennent fous d’un coup ? Nous ne le croyons pas.

Le nœud du problème réside dans le fait que les femmes provoquent toujours plus souvent, tombent dans l’arrogance, se croient auto-suffisantes et finissent par accentuer les tensions.

Enfants abandonnés à eux-même, maisons sales, plats froids sur la table, vêtements maculés... Ainsi, si une famille arrive au délit (forme de violence à condamner et punir avec fermeté), souvent les responsabilités sont partagées. » (...)

saines demandes, alors que circule le triste chiffre de 118 femmes assassinées par un proche, et qu’entre 2005 et 2011, le nombre d’Italiennes décédées dans ces mêmes conditions s’élève quant à lui à 774. « Féminicide », c’est le mot. (...)

Il y a deux ans, le mouvement féminin Senonoraquando s’était mobilisé contre ces images d’Epinal au cri de « Ni bimbo, ni mamma ». Les femmes avaient alors mis en avant les difficultés quotidiennes des Italiennes, comme l’accès à l’emploi et la difficulté à concilier travail et maternité.

Des problèmes devenus éternels, et qui ne ressortent d’ailleurs qu’à l’occasion de faits divers sordides et de bilans tragiques. Depuis des lustres, les femmes demandent que la politique travaille sur leurs droits, qu’ils soient légiférés. (...)

La discussion revient sur le tapis régulièrement à travers des sujets honteux comme les démissions en blanc, ces femmes à qui on fait signer des lettres de démission en blanc... « au cas où ».

Une pratique qui bénéficie d’un vide juridique, le texte l’interdisant ayant été abrogé par le gouvernement Berlusconi  ; le cas d’une présentatrice de la RAI, Alessia Patacconi, avait d’ailleurs fait scandale en mai dernier.

Fait rassurant cependant, les Italiennes se sont retrouvées propulsées dans le programme de Mario Monti en vue des législatives de 2013. Finiront-elles par être exaucées ?