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Interdiction des insecticides néonicotinoïdes : pourquoi a-t-il fallu attendre plus de 20 ans ?
Article mis en ligne le 3 mai 2018

C’est peut-être la fin d’une interminable bataille : vendredi 27 avril 2018, les États membres de l’Union européenne ont adopté la proposition de la Commission d’interdire trois néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame) à toutes les cultures en plein champ. Ces produits suscitent la controverse depuis leur déploiement dans les années 1990.

peu de chercheurs s’impliquent, pressentant sans doute que la tâche serait semée d’embûches ; pas tant d’ailleurs pour des raisons scientifiques, mais plutôt à cause des acteurs impliqués : l’État, et tout particulièrement le ministère de l’Agriculture ; le monde agricole, et tout particulièrement les tenants de l’agriculture intensive ; enfin, Bayer, qui vend l’insecticide.

Seuls trois chercheurs acceptent de se lancer dans « l’aventure » ; leurs noms méritent ici d’être rappelés à l’heure où s’achève cette (trop) longue histoire : Jean‑Marc Bonmatin (chimiste au CNRS), Luc Belzunces, (toxicologue à l’INRA) et Marc Colin (pathologiste à l’Afssa, l’actuelle Anses).

Leurs premiers résultats, publiés d’abord dans des rapports de recherche pour le ministère de l’Agriculture, puis dans des journaux scientifiques (par exemple en 2000, 2003 et 2004), montrent que les abeilles sont exposées à l’imidaclopride par le nectar et le pollen : la molécule leur est très toxique, et ce même lorsque les concentrations sont faibles. Elle provoque notamment des perturbations neurocomportementales pouvant expliquer l’origine des troubles et mortalités constatés par les apiculteurs.

Virulente controverse (...)