
Nous avons un vrai challenge à relever ensemble : faire voter partout la loi contre le gaspillage alimentaire afin de faire reculer la faim.
(...) La loi du 3 février 2016 est simple et efficace : une loi imposant, ou incitant aux supermarchés de donner, soir après soir, tous leurs invendus consommables à l’association de leur choix.
Concrètement, il s’agit d’un droit opposable. Ainsi, avec cet encadrement légal, il y a trois conséquences :
1) Chaque citoyen peut créer une association et déposer ses statuts à la préfecture afin d’y obtenir une habilitation.
2) Celui-ci pourra ensuite s’adresser à l’enseigne de son choix dans sa commune, afin que celle-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même (à l’instar de notre initiative à Courbevoie).
Il y aura donc deux sortes d’associations pour la distribution de nourriture : les associations agréées qui peuvent stocker (les Restos du cœur, Secours catholique, Secours populaire, Samu social, Croix rouge...) ; et les associations agréées qui ne peuvent pas stocker en raison d’absence de locaux permettant le respect à la chambre froide.
Dans ce cas, ça serait une distribution immédiate le soir même (à l’instar de mon association "Courbevoie 3.0"). Si aucune association ne vient interpeller une enseigne, l’obligation ou la contrainte ne fonctionne donc pas. Ceci pour rassurer les enseignes et les commerçants.
3) Et si un supermarché refuse, c’est une peine d’amende de 3750 euros.
Chaque commune pourra informer les citoyens que cette initiative existe. Cela permettra de mobiliser de nombreux bénévoles. Exactement comme nous avons fait à Courbevoie (presse locale, tribune dans le "Courbevoie magazine", communication via Facebook, Twitter, ).
Le surplus de nourriture sera cédé automatiquement aux associations agréés qui peuvent stocker la nourriture. N’oublions pas que les Restos du coeur (comme toutes les autres) font des collectes de nourriture systématiquement. Je profite de cette tribune pour saluer, tous ceux qui, en donnant de leur temps, s’engagent sur le terrain pour venir en aide aux plus démunis.
Depuis le vote de la loi, nous avons voyagé dans plus de vingt pays afin de convaincre les différents gouvernements et chefs d’Etat car ce problème n’est pas propre à la France, il est mondial. (...)
Sur un plan global, nous constatons que c’est 1,3 milliards de tonnes de nourriture qui sont jetées ou perdues chaque année. Ce qui correspond à 1/3 des aliments produits sur la planète !
Face à cette aberration, c’est 10 millions de Français qui n’ont pas d’argent sur leur compte en banque après le 10 du mois, c’est 100 millions d’européens qui vivent dans une situation de malnutrition sur le continent, et aux USA, 1 Américain sur 6 qui ne mange pas à sa faim. On ne peut pas continuer comme cela. Nous sommes 7 milliards sur cette planète et nous nous comportons comme 9. À ce rythme, la prochaine guerre mondiale sera alimentaire. Il y a donc urgence.
On ne peut plus attendre. (...)