
Cédric Herrou, agriculteur jugé pour avoir aidé des migrants dans la vallée franco-italienne de la Roya, vient d’être condamné à 3000 euros d’amende avec sursis. Le parquet lui reprochait d’avoir détourné la loi de 2012 censée supprimer le délit de solidarité. Pendant ce temps, les reconduites illégales de mineurs isolés vers l’Italie continuent. Aujourd’hui en France, qui contourne la loi ?
Cédric Herrou a été jugé pour l’exemple – pour décourager celles et ceux qui continuent de se mobiliser pour les droits humains, dans la vallée de la Roya, à Calais et partout en France. Or Cédric Herrou aura été exemplaire – au point d’encourager celles et ceux qui refusent de se démobiliser, dans la vallée de la Roya, à Calais et partout en France. C’est un exemple de responsabilité, face à des responsables irresponsables. C’est un exemple d’humanité, contre l’inhumanité des pouvoirs publics. C’est un exemple de solidarité, dans un pays où la solidarité reste un délit.
C’est aussi un exemple, parce qu’il nous aide à penser politiquement contre la dérive politique qui nous menace. (...)
Cédric Herrou rappelle à l’ordre les pouvoirs publics qui n’invoquent la loi que pour faire oublier qu’ils ne la respectent pas. Et à nous toutes et tous, il rappelle, coûte que coûte, que nous ne sommes pas condamnés, même au risque d’une condamnation judiciaire, à accepter l’inacceptable (...)
Aujourd’hui, un jugement est rendu à Nice. Mais ce qui restera, au tribunal de l’histoire, c’est le témoignage exemplaire d’un homme qui a fait preuve d’humanité en se battant pour les droits humains ; tandis que ceux qui traitent les migrants comme des déchets finiront dans les poubelles de notre histoire nationale. Voilà à qui nous avons affaire, pour le meilleur, avec Cédric Herrou, ou pour le pire, avec ceux qui le persécutent.