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Hausse des démissions chez les professeurs stagiaires
Article mis en ligne le 27 décembre 2019

Le bilan social de 2017-2018 du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse a révélé que le taux de démission des enseignants stagiaires avait augmenté de 209% depuis 2012. Il s’agit d’une progression inquiétante selon les parlementaires.

Si la création de 60 000 postes sous le quinquennat de François Hollande a pu en convaincre certains de s’orienter ou se reconvertir dans cette voix, la confrontation avec la réalité du métier peut être brutale. En cause, l’attribution de postes dans des écoles en REP (réseau d’éducation prioritaire) malgré le manque d’expérience, la pression de devoir valider l’année de formation tout en réalisant des travaux de recherche, ou encore la difficulté à obtenir un poste fixe. Nous avons recueilli les témoignages de Margaux, enseignante titulaire depuis trois ans, et Léa, qui a démissionné suite à son année de stage. Elles nous racontent les difficultés qu’elles ont rencontré à leur entrée dans le métier. (...)

"J’ai été affectée en tant que remplaçante dans une école à 70km de chez moi. Je faisais 2 à 3 heures de route par jour, sans compter les frais que cela engendrait" nous confie-t-elle. "Le regard des gens aussi est difficile à supporter. Ils pensent que nous sommes des fainéants qui passent leur temps à être en vacances et qui finissent leur journée à 16h30. Alors que la réalité est tout autre. Ils ne se rendent pas compte de tout le travail qu’il y a derrière. J’ai presque honte parfois de dire que je suis prof, alors que j’adore mon métier" nous avoue-t-elle. "En septembre dernier, j’ai été mutée dans un IME (ndlr : Institut Médico-éducatif accueillant des enfants atteints de troubles neuro-psychiatriques) à 50km de chez moi. Ce sont des enfants à besoins particuliers. Ça a été une énorme source d’angoisse car je n’ai aucune formation pour ça. J’ai pu faire un recours pour être affectée dans un autre établissement mais beaucoup de mes collègues n’ont pas eu cette chance" raconte-t-elle.

Une charge mentale trop lourde
(...)

"Il faut être sur tous les fronts. On est responsable d’une classe à mi-temps, il faut apprendre à gérer les relations avec les parents d’élèves, le binôme, les tuteurs et le rectorat. Ces derniers ne sont pas toujours bienveillants et j’ai ressenti un vrai manque de considération et d’empathie. Parallèlement, il faut valider le master, ce qui implique (entre autres) la rédaction d’un mémoire. C’est une année durant laquelle on se sent très seul" Explique-t-elle. "On attend de nous que l’on soit performants dès le début, ce qui est normal. Il ne s’agit pas de mettre en péril l’année d’une trentaine d’élèves. Il faut vraiment avoir un mental et une volonté d’acier pour tenir le coup. Je ne m’attendais pas à cela en m’engageant dans cette voie" confie-t-elle. (...)