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Le Café Pédagogique
13% des élèves victimes parlent à un adulte de leur établissement
#cyberviolences #agressionsSexuelles #colleges #lycees
Article mis en ligne le 12 novembre 2025
dernière modification le 8 novembre 2025

Une enquête sur les victimations sexistes et LGBTphobes dans des collèges et lycées francilien révèle que 85% des élèves déclarent avoir été victimes d’au moins une forme de (cyber)violence.

Mais seulement 13 % des victimes de cyberviolences de genre osent s’adresser à un adulte dans leur établissement. Ce chiffre, tiré d’une étude du Centre Hubertine Auclert menée auprès de 3 828 élèves franciliens, illustre la difficulté des jeunes à trouver écoute et soutien face aux violences sexistes, sexuelles ou LGBTphobes qui traversent les collèges et lycées.

L’école, un espace central mal préparé et sans confiance

13 % des victimes de cyberviolences de genre osent s’adresser à un adulte dans leur établissement. L’école est pourtant le premier espace où ces violences se produisent. Plus de la moitié des agressions sexuelles ont lieu dans l’établissement, et les violences verbales ou psychologiques s’y prolongent souvent en ligne, amplifiées par les réseaux sociaux.

Pourtant, peu de victimes trouvent un appui institutionnel : seuls 6 % se tournent vers un professionnel de santé, 3 % vers la police, et à peine 1 % vers un numéro d’écoute ou un juriste. Les pairs sont les principaux interlocuteurs des victimes, les parents sont également peu sollicités, par peur d’incompréhension de leur part, de les angoisser et du sentiment de honte.

L’étude du Centre Hubertine Auclert appelle donc à renforcer le repérage et l’accompagnement au sein des établissements. Cela passe par la formation du personnel éducatif, la création de protocoles clairs et la mise à disposition de ressources adaptées pour identifier, qualifier et traiter les (cyber)violences de genre. Il s’agit aussi de nommer explicitement ces actes, d’en rappeler l’interdit et d’en expliquer les ressorts sexistes et LGBTphobes.

Pourquoi ce manque de confiance dans les adultes dans les établissements ? Le manque d’exemplarité envoie un message très clair de remise en question pour les adultes pointe Orianne Lerouge de l’association Claf’outils ! (...)

Agir sur les causes profondes

Les chercheurs rappellent que ces violences s’enracinent dans des normes hétéro-cis-normatives encore très présentes à l’école : les garçons sont poussés à prouver leur virilité et leur hétérosexualité, tandis que les filles et les jeunes LGBT+ sont sanctionné·es pour tout écart à ces attentes.

Les filles LBT+ sont ainsi surexposées aux violences sexuelles, souvent hypersexualisées et peu reconnues dans leurs identités ou relations. Les garçons GBT+, eux, font face à un climat homophobe qui peut les isoler et renforce la peur d’être « suspecté » à leur tour.

Former, responsabiliser, protéger (...)

A souligner que des outils existent – les programmes Phare, EVARS – et qu’ils ont besoin de moyens financiers. Pour agir face aux (cyber)violences de genre, le rôle des établissements scolaires et de la communauté éducative est souligné : l’étude préconise de renforcer les enquêtes de climat scolaire au prisme du genre et d’établir un rapport annuel sur les faits de violences remontés. Que faire pour éviter la reproduction des violences ? Clarifier les rôles et les procédures pénales et disciplinaires et créer un groupe national de travail répond le Centre.

L’enjeu est double : protéger les victimes et éduquer, condition pour déconstruire durablement les stéréotypes qui nourrissent ce continuum de (cyber)violences à l’école. (...)

Ce chiffre de 13% d’élèves qui parlent à un adulte est un défi et une remise en question pour l’institution scolaire, comme pour tout adulte.