Le plus grand réseau social au monde serait donc « de la merde », à en croire l’auteur allemand Günter Grass, coutumier des prises de position particulièrement tranchées. Le prix Nobel de littérature de 1999, âgé de 85 ans, ne comprend pas que depuis les révélations concernant PRISM, les gens n’aient pas tous arrêté les réseaux sociaux. Manifestement, l’humain aime bien être sous surveillance.
Dans un entretien accordé à The Local, l’écrivain qualifie « d’odieuse », cette traque organisée par la NSA des internautes. « Avec ces révélations à l’esprit, je m’étonne que des millions de personnes ne se séparent pas de Facebook et de toutes ces conneries, en disant ‘Je ne veux plus rien avoir à faire avec ça.’. »
Ce sont ses enfants et petits-enfants qui l’ont dégoûté de Facebook. « J’ai quelques doutes quand l’un d’eux me dit que je suis sur Facebook... et que j’ai 500 amis. Moi, je dis qu’une personne qui a 500 amis, n’a pas d’amis du tout. » Et de redouter que les expériences en ligne, virtuelles, ne finissent par se substituer complètement aux échanges réels et concrets entre les gens.
« Je me sens un peu comme un dinosaure. J’écris toujours mes livres à la main. Puis je les tape sur une vieille machine à écrire Olivetti. Il n’y a pas d’ordinateur dans mon bureau. Je n’ai même pas de téléphone portable. »
Et pour trouver des informations, ou réaliser ses recherches, Günter Grass fait les choses à l’ancienne, dans les bibliothèques. « Je sais que c’est un peu plus long, et que les outils modernes peuvent accélérer les choses. Mais, avec la littérature, par exemple vous ne pouvez pas accélérer lorsque vous travaillez avec elle. Si vous le faites, c’est au détriment de la qualité. » (...)