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Goût et odorat perdus à jamais, l’angoisse de rescapés du Covid
Article mis en ligne le 6 avril 2021
dernière modification le 5 avril 2021

Subitement, trois jours après avoir été testée positive au Covid, "tout avait un goût de carton" : Elizabeth Medina, 38 ans, a perdu goût et odorat au début de la pandémie, en mars 2020. Un an plus tard, elle désespère à l’idée de ne jamais les récupérer.

Conseillère scolaire dans un collège new-yorkais, elle a consulté médecins ORL, neurologue, neurochirurgien, essayé divers sprays nasaux et fait partie d’un groupe de patients qui testent un traitement à base d’huile de poisson.

Pour stimuler son odorat, elle met des tonnes d’épices dans tous ses plats, des herbes aromatiques dans son thé, renifle sans cesse un bracelet imprégné d’huiles essentielles. En vain.

Cette mère de deux enfants dit avoir perdu de nombreux plaisirs du quotidien : plaisir de manger, de cuisiner. Et avoir pleuré tous les jours, plusieurs mois durant.
15% des patients sont atteints de façon durable (...)

Si une majorité de gens privés de goût et d’odorat par le coronavirus les récupèrent en trois, quatre semaines, "10 à 15%" les perdent pour des mois, explique Valentina Parma, psychologue à l’université Temple de Philadelphie et membre d’un consortium international de chercheurs, le GCCR, qui s’est constitué en début de pandémie pour étudier ce problème.

Ces troubles pourraient concerner désormais au moins deux millions de personnes aux Etats-Unis et plus de 10 millions dans le monde, dit-elle.

Goût et odorat sont souvent perçus comme moins essentiels que la vue ou l’ouïe. Et même s’ils sont clés dans la socialisation ("Nous choisissons nos partenaires en partie sur leurs odeurs", souligne Mme Parma), leur perte est souvent considérée par les médecins comme moins grave que d’autres effets du "Covid long".

Pourtant, leur disparition s’accompagne fréquemment non seulement de véritables problèmes de nutrition mais aussi d’anxiété, voire de dépression, dit Valentina Parma (...)

à ce stade des connaissances, il est "très difficile de prévoir comment les choses vont évoluer" (...)

On sait néanmoins qu’une évolution de l’anosmie en "parosmie", soit la fausse perception d’odeurs, où l’on sent des ordures en reniflant du café, par exemple, est un bon indicateur de guérison à terme.

Ou que s’exercer quotidiennement à "sentir" plusieurs odeurs différentes telles des huiles essentielles constitue à ce stade le seul traitement recommandé sans réserve : il marche dans quelque 30% des cas, après trois à six mois d’exercices, dit la chercheuse.

"Tenez bon !" : la guérison est possible
(...)