
"lacer la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides » était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Trente-quatre organisations lui rappellent aujourd’hui dans une lettre ouverte qu’il dispose de cinq très bons arguments pour interdire le glyphosate sans attendre.
(...) 1. Des raisons sanitaires
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé, a classé en mars 2015 le glyphosate cancérogène probable pour l’homme. Ce classement, d’après le règlement 1107/2009 relatif à la mise sur le marché des pesticides, devrait suffire à le retirer du marché.
2. Des raisons de crédibilité et d’éthique
Les agences européennes (Efsa, BfR) ont écarté et ignoré des résultats prouvant le caractère cancérogène du glyphosate alors que sept études menées à long terme sur des animaux ont mis en exergue l’incidence du glyphosate sur le développement de tumeurs. De même, le scandale des « Monsanto papers » a jeté le doute sur la crédibilité et le sérieux des évaluations de ces agences européennes qui ont copié-collé les évaluations fournies par l’industrie chimique. La France se doit d’être exemplaire en termes d’indépendance de l’expertise, comme l’a précisé le Président lors de son discours du 10 octobre à Rungis dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation.
3. Des raisons environnementales et agronomiques
Le glyphosate et son produit de dégradation l’AMPA sont les premiers polluants des eaux de surface. Le glyphosate est considéré comme toxique pour les organismes aquatiques. Par ailleurs, le glyphosate modifie la chimie des sols et réduit l’absorption des éléments nutritifs du sol.
4. Les alternatives au glyphosate existent déjà
Les agriculteurs biologiques ou beaucoup de ceux qui ont choisi une agriculture à bas niveau d’intrants, n’utilisent pas d’herbicides de synthèse et donc de glyphosate. Ils ont recourt à des techniques mécaniques ou agronomiques qui sont d’ailleurs déjà mises à l’œuvre par des agriculteurs dits conventionnels. Il faudra bien sûr accompagner et conseiller ceux qui devront apprendre à se passer de glyphosate. Les Etats généraux de l’alimentation sont une opportunité pour décider de cet accompagnement et le programmer.
5. Des millions de citoyen.ne.s européen.ne.s comptent sur la France
Plus d’un million trois cent mille signataires dans toute l’Union européenne se sont mobilisés en l’espace de quelques mois (entre février et juillet 2017) autour d’une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) pour réclamer l’interdiction du glyphosate. (...)
