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Reporterre
Gamelles pleines, l’association qui prend soin des sans-abri et de leurs chiens
Article mis en ligne le 27 décembre 2020
dernière modification le 26 décembre 2020

Les sans-abri qui partagent leur vie avec un chien sont privés de la grande majorité des structures d’aide et d’accueil. En prenant soin des animaux, l’association caennaise Gamelles pleines permet à leurs maîtres d’essayer de se libérer de la prison de la rue.

Gamelles pleines est née en 2008 dans les rues de Caen un soir d’hiver. Yohann Severe participait à une maraude avec sa chienne Rosaly : « J’ai été frappé de voir que les chiens n’étaient jamais considérés lors des distributions de denrées ou dans les soins prodigués. Pourtant, la force de la relation sautait aux yeux : les sans-abri partageaient leurs sandwichs avec leur chien et se livraient plus volontiers quand on s’intéressait à leur animal. » (...)

« Les pouvoirs publics acceptent difficilement de prendre en charge les animaux » (...)

. « Nous distribuons des croquettes, de la viande, des selleries, des antipuces, des friandises, des gamelles pour les animaux, mais également des vêtements chauds, des conseils et du soutien pour les maîtres », raconte Yohann Severe. (...)

Surtout, l’association lutte pour que les structures d’accueil — accueils de jour, de nuit, ou administratifs — acceptent de recevoir les animaux. (...)

À Caen, encouragées par les bénévoles de Gamelles pleines, trois structures sont allées au-delà des préjugés et ont sauté le pas. (...)

Les usagers, eux, sont ravis. Reporterre en a rencontré quelques-uns. « Avant, les animaux devaient dormir dehors, dans un chenil, alors je ne venais jamais », se souvient Pascal, 50 ans, dont 26 passées « à vagabonder dans la rue ». (...)

« Le deuil est une période compliquée à gérer pour tout le monde, mais d’autant plus pour eux », reconnaît Yohann, qui a connu « plein d’histoires » de suicides consécutifs à la mort d’un chien. « Notre rôle, pour éviter cela, c’est de s’assurer que les gens ne soient pas seuls lors du dernier souffle de leur compagnon, qu’ils puissent compter sur une présence attentive dans les moments qui suivent. »