Les 17 et 18 août 2017, une vingtaine de Faucheur·se·s volontaires et de paysan·ne·s étaient jugé·e·s par le tribunal de Foix pour avoir rendu impropre à la vente des bidons d’herbicide (Roundup) dans des supermarchés locaux. À l’instar de l’avocat de la défense, le Parquet a aussi demandé à poser une question préjudicielle à la Cour de l’Union européenne, afin de connaître l’avis de cette Cour sur la compatibilité du règlement qui encadre les herbicides par rapport au principe de précaution. Le 12 octobre, le juge a donc suivi l’avocat des Faucheurs et le Parquet et a décidé de renvoyer les quatre questions préjudicielles à la Cour de justice européenne.
Le 21 septembre 2016 et le 1° mars 2017, des Faucheur·se·s volontaires ont détérioré des bidons d’herbicides à base de glyphosate – substance « probablement cancérigène » selon l’OMS [1] - dans les magasins Espace Émeraude (Saint-Jean-du-Falga), M. Bricolage (Pamiers) et Bricomarché (Foix). S’ils reconnaissent qu’il s’agit d’une action illégale, ils la considèrent néanmoins comme légitime et qualifient donc ces dégradations d’action de désobéissance civile.
Les 17 et 18 août 2017, 21 Faucheur·se·s volontaires étaient donc jugé·e·s par le tribunal correctionnel de Foix pour « dégradations et destructions de bien d’autrui en réunion ». Guillaume Tumerelle, avocat des Faucheurs volontaires, a expliqué que l’utilisation des herbicides contenant du glyphosate et d’autres « co-formulants » avaient des impacts sur l’environnement et la santé humaine : « Nous sommes dans un dossier de santé publique parce que ces herbicides sont vendus en libre-service alors qu’on sait que le glyphosate est très controversé ». Il a aussi rappelé aux juges que les méthodes d’évaluation de ces produits étaient « dépassées ». (...)
Lors du délibéré, le 12 octobre, le tribunal de Foix a donc suivi « mot pour mot » la requête du Parquet et a donc décidé de saisir la Cour européenne de justice sur cette question. Pour les Faucheurs, c’est « une excellente victoire ». (...)
Le glyphosate totalement interdit en 2022 ?
Le 25 septembre 2017, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a annoncé sur BFMTV et RMC que « le Premier ministre a (...) arbitré pour faire en sorte que ce produit [ndlr : le glyphosate] soit interdit en France, ainsi que tous ceux qui lui ressemblent et qui menacent la santé des Français, d’ici la fin du quinquennat », et il a aussi précisé que cette interdiction concernerait tous les usages, y compris l’agriculture.