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Espagne. Le sombre avenir que nous réserve le FMI : Dette, chômage et pauvreté
Article mis en ligne le 20 septembre 2013
dernière modification le 16 septembre 2013

Le rapport du FMI rendu public début août 2013 s’attaque à nouveau à l’Etat providence, déjà fort malmené par les précédentes mesures. Il recommande ainsi fermement la réforme du système des retraites, « la révision des dépenses de services clefs comme l’éducation et la santé », l’augmentation de la TVA et des impôts spéciaux ainsi que la réduction des personnels de l’Etat, des collectivités territoriales et des organes de Sécurité sociale.

De plus, dans un pays dont le taux de chômage officiel se monte à 26,3 % de la population active dans un contexte de pauvreté croissante, il propose de baisser les salaires des travailleurs-ses de 10 % en deux ans. La mesure permettrait, selon le Fonds, de réduire le chômage entre six et sept points de pourcentage d’ici à 2016, de diminuer le déficit et d’augmenter le PIB. Même si les prévisions du FMI étaient atteintes– ce qui n’arrive pratiquement jamais, vu qu’il révise périodiquement ses propres prévisions antérieures jusqu’à se tromper à nouveau –on atteindrait un taux chômage de 20 %, ce qui est loin d’être une perspective enthousiasmante.

Ce que nous venons de mentionner serait le scénario le plus optimiste que le FMI peut nous offrir, à condition d’accélérer ses recettes de misère. En effet, le FMI reconnait le désastre qui nous attend après l’application servile de ses recettes sous un gouvernement conservateur d’un Partido popular corrompu disposé quoi qu’il arrive à mener les ajustements jusqu’à ses ultimes conséquences. (...)

Chaque année, en application de l’article IV de ses statuts, une mission du Fonds visite les autorités des pays membres et distribue ses recommandations, ce qui permet de suivre de près les politiques économiques appliquées par les gouvernements respectifs et d’exercer son influence. Ses recommandations, qui constituent des conditions à ses prêts ou assistance, visent à affaiblir le fragile Etat providence, détruire la souveraineté du pays pour le soumettre aux riches créanciers et laisser la liberté de mouvement maximale aux entreprises privées.

Quelle est la légitimité d’une organisation qui demande de couper dans les salaires quand sa directrice, Christine Lagarde, s’octroie 11 % d’augmentation à son arrivée à la tête du FMI ? Son salaire annuel se monte à 323 000 euros annuels (441 980 dollars), plus un supplément pour frais de représentation de 58 000 euros (83 760 dollars annuels), exonérés d’impôts en vertu de son statut de fonctionnaire internationale.

Il est grand temps de mettre fin à l’impunité dont jouissent les hauts fonctionnaires du FMI. Cette institution néfaste doit être abolie et ses responsables jugés. Elle doit être remplacée par un organisme international réellement démocratique, qui respecte le droit international et qui travaille pour une stabilité financière au service des peuples.