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Entre rêves de football et galères administratives : avec les mineurs étrangers du FC Timmy
#MNA #football
Article mis en ligne le 1er août 2023
dernière modification le 31 juillet 2023

Tout l’été, les journalistes d’InfoMigrants vous racontent la place du sport dans la vie des exilés. Pour ce deuxième épisode, la rédaction est partie à la rencontre des mineurs isolés du FC Timmy, à Paris. Pour ces jeunes, le foot représente bien plus qu’un passe-temps : le club est une famille voire une bouée de sauvetage dans un quotidien fait de galères et d’incertitudes administratives. Reportage.

"Si le jeune est trop sûr de lui, il ne peut pas être mineur, s’il hésite trop, c’est qu’il ment"

Le FC Timmy n’est pas un club de foot amateur comme les autres. Créé en 2020 par l’association du même nom, il regroupe une trentaine de mineurs non accompagnés (MNA) licenciés entre 16 et 20 ans, Ivoiriens, Maliens ou Gambiens, tous passionnés de football. Leur particularité ? Beaucoup sont des "ni-ni", ni mineurs reconnus par l’Etat français, et donc pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE), ni majeurs. Lorsque le Conseil départemental n’a pas validé leur minorité, beaucoup déposent un recours devant la justice, une procédure qui peut prendre entre 6 mois et 1 an. (...)

"Si le jeune est trop sûr de lui, il ne peut pas être mineur, s’il hésite trop, c’est qu’il ment"

Le FC Timmy n’est pas un club de foot amateur comme les autres. Créé en 2020 par l’association du même nom, il regroupe une trentaine de mineurs non accompagnés (MNA) licenciés entre 16 et 20 ans, Ivoiriens, Maliens ou Gambiens, tous passionnés de football. Leur particularité ? Beaucoup sont des "ni-ni", ni mineurs reconnus par l’Etat français, et donc pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE), ni majeurs. Lorsque le Conseil départemental n’a pas validé leur minorité, beaucoup déposent un recours devant la justice, une procédure qui peut prendre entre 6 mois et 1 an. (...)

Le plus cocasse, c’est que certains de ces jeunes sont devenus bénévoles à Timmy". Assise sur le banc de touche, une cigarette à la main, cette quinquagénaire à l’épaisse chevelure blonde a dédié ces dernières années à la cause des mineurs isolés, dont le quotidien est devenu un véritable calvaire à Paris. (...)

"Certains sont pris en charge par l’ASE, d’autres sont hébergés dans des familles d’accueil, mais d’autres dorment dans la rue. C’est le problème avec cette équipe, on n’a aucune idée de quoi sera fait l’avenir", explique-t-elle le regard fixé sur ses joueurs.
Bien plus qu’un club de foot

Arrivé mineur en France en janvier dernier, Mohamed, 18 ans, fait partie de ces jeunes qui errent à la recherche d’un toit pérenne. Il est actuellement hébergé dans un squat à Romainville (Seine-Saint-Denis), avec une vingtaine d’autres migrants d’Afrique de l’Ouest. (...)

De sa Guinée natale, il a gardé très peu de contacts avec sa famille ou ses amis. Paradoxalement, c’est le football qu’il a retrouvé le plus facilement de l’autre côté de la Méditerranée : "Comme je n’ai pas école, je n’ai pas grand chose à faire durant la journée, à part me promener. Donc je suis content d’avoir ces entraînements", raconte ce fan du FC Barcelone dans un français plus que correct. (...)

Plus qu’un sport, le FC Timmy représente une respiration, un échappatoire et surtout une nouvelle famille pour ces jeunes exilés, pour la plupart arrivés seuls en France. "Ici c’est un lieu d’épanouissement, de valorisation. Travailler en équipe leur permet de se structurer. Le problème, c’est que l’équipe change très souvent", raconte Espérance Minart.

Résultats sportifs stupéfiants (...)

En deux ans, le club remporte le championnat de 2nde division de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) - l’équivalent de la FFF mais sans l’obligation de nationalité française -, et grimpe en première division. Encore cette année, l’équipe de jeunes exilés est arrivée en demi-finales de la Coupe d’Île-de-France et a fini à la 4e place de sa division.
Grosses écuries et désillusions

Tant et si bien que certains jeunes de l’équipe ont tapé dans l’œil de grosses écuries de la région parisienne. Après un essai au Red Star (Division National) Mohammed D., un jeune exilé de 16 ans, s’est entraîné pendant 6 mois avec le club... avant d’être rattrapé par sa situation administrative. Un autre aurait obtenu un contrat au Paris-Saint-Germain (PSG), mais a depuis disparu des radars après des problèmes de contrat. "Il y a un énorme commerce du rêve exploité par les passeurs, avec souvent beaucoup de désillusions derrière", soupire Espérance Minart. (...)