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Le Monde
En pleine pandémie de coronavirus, l’Afrique de l’Est retient son souffle avant une nouvelle vague de criquets
Article mis en ligne le 20 juin 2020

En Ethiopie ou en Somalie, les insectes ravageurs, qui se multiplient par vingt tous les trois mois, pourraient attaquer des dizaines de milliers d’hectares de champs.

« Des dizaines de milliers d’hectares de champs et de pâturages ont déjà été endommagés à travers la Corne de l’Afrique et l’Afrique de l’Est », estimait l’International Rescue Committee dans un rapport du 3 juin. (...)

Ces premières estimations, correspondant à la première et à la deuxième vague de criquets – novembre-février, puis février-mai –, ne cernent pas encore toute l’étendue des dégâts, les enquêtes ayant été ralenties sur le terrain en raison du nouveau coronavirus. (...)

Face au risque pour la sécurité alimentaire, la Banque mondiale a approuvé en mai un programme d’aide de 500 millions de dollars, tandis que des opérations de contrôle, notamment des épandages de pesticides, ont lieu depuis fin février. (...)
L’Afrique de l’Est fait face depuis la fin de l’année 2019 à une série de fléaux aux accents bibliques : fortes pluies et inondations, criquets, puis pandémie. (...)

Pour eux, c’est catastrophe après catastrophe. Donc, leur résilience étant déjà très faible, le moindre petit choc peut les faire basculer dans la pauvreté extrême (...)

La menace perdure alors qu’une troisième vague, actuellement à l’état larvaire dans les sols de la région, est attendue dans les prochaines semaines. (...)

Les conditions climatiques (chaleur, pluies, vents) devraient selon les prévisions diriger les insectes vers le nord de la région voire jusqu’au Yémen, des zones qui seront plus propices à leur reproduction dans les mois à venir. Dans ce dernier pays, ravagé par la guerre, les contrôles sont difficiles et les insectes pourront à nouveau se multiplier, avant de « revenir, c’est presque certain », juge Cyril Ferrand. « Cela signifie que tous les efforts faits depuis le début de l’année pourraient être anéantis », conclut-il, appelant à les maintenir. (...)