Le groupe est devenu, au 1er janvier, une société anonyme à capitaux publics, en application de la réforme ferroviaire de 2018.
Avec un organigramme encore incomplet, la SNCF se transforme mercredi 1er janvier en une société anonyme (SA) qui n’embauchera plus ses nouvelles recrues au statut de cheminot. Cette étape-clé de la réforme ferroviaire de 2018 passe presque inaperçue, en pleine grève.
Le gouvernement avait remporté une victoire remarquée en faisant passer sa « loi pour un nouveau pacte ferroviaire » au printemps 2018, après une longue grève de trois mois – deux jours tous les cinq jours – menée par l’ensemble des syndicats de cheminots.
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Actuellement établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), la SNCF devient mercredi une SA à capitaux publics, qui détient la totalité des titres de SNCF Réseau et SNCF Voyageurs, sans possibilité de les céder. Ces deux entités sont également des sociétés anonymes.
« Une entreprise à part entière »
Le changement est d’importance puisqu’il fait du groupe « une entreprise à part entière », pour reprendre l’expression de son ancien patron, Guillaume Pepy. Il devra notamment gérer ses investissements, éviter les pertes, maîtriser sa dette, et est – en théorie du moins – susceptible de faire faillite. (...)
SNCF Réseau (qui gère les infrastructures) garde à peu près le même périmètre, mais va maintenant détenir 100 % de Gares & Connexions, la branche qui s’occupe des gares, dont le domaine sera plus rationnel.
L’autre grande composante du groupe public ferroviaire, SNCF Mobilités, va de son côté être démantelée, puisque les gares seront cédées à Réseau, tandis que Keolis (transports publics, filiale détenue à 70 %), Geodis (logistique) et le fret ferroviaire (qui devient aussi une société anonyme) dépendront directement de la structure de tête.
Le reste de Mobilités devient une SA baptisée « SNCF Voyageurs », qui regroupera notamment les TGV et les Intercités, les TER, les trains de banlieue franciliens et le site oui.sncf.
Le nouveau contrat de travail est prêt (...)
Autre révolution de taille au 1er janvier : la SNCF ne va désormais plus embaucher au statut de cheminot, totem leur garantissant une carrière réglée, une protection contre les licenciements économiques, ainsi qu’un régime de Sécurité sociale et, pour l’instant, de retraite spécifique, entre autres avantages matériels. (...)
Pour les futurs embauchés, le nouveau contrat de travail est prêt, affirme-t-on à la SNCF.
L’édifice de la réforme ferroviaire garde de toute façon un air d’inachevé, puisque la convention collective du secteur est encore incomplète. Un volet sur la définition des métiers et les rémunérations pourrait être bouclé en février, selon l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP).