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France3
En plein Covid, la chambre des comptes d’Occitanie recommande la suppression de lits et de médecins au CHU de Toulouse
Article mis en ligne le 5 octobre 2020

La Chambre régionale des comptes d’Occitanie préconise dans un rapport la baisse du nombre de médecins et un meilleur taux de remplissage des lits au sein du CHU de Toulouse. Ces recommandations pour raisons financières font polémique en pleine crise du coronavirus.

Le document ne compte pas moins de 153 pages et a été rendu public jeudi 1er octobre par la Chambre régionale des comptes d’Occitanie. La juridiction financière "a contrôlé la gestion du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse à compter de 2012 jusqu’à la période la plus récente."

Dans son rapport, la CRC loue la qualité de soins, de la recherche, celle des plateaux techniques de l’établissement toulousain, faisant de lui le 4e hôpital de France. Mais la chambre souligne également la "dégradation de la situation financière et patrimoniale" du CHU en raison de la concurence privée mais aussi par la dispersion et l’augmentation de la surface de ses bâtiments. "Pour rétablir sa trajectoire d’exploitation, le CHU doit se restructurer fortement" conclut le chambre régionale.
Moins de lits et de médecins

Au fil des pages, les magistrats égrènent les recommandations pour y parvenir. Deux d’entres-elles font vertement réagir le personnel hospitalier de Toulouse :

  • améliorer le taux d’occupation des lits "La performance de l’établissement a été affectée jusqu’en 2015 par de faibles taux d’occupation. Ce constat demeure partiellement d’actualité puisque le taux d’occupation global des lits de l’établissement est de 85 % en 2017 et 2018. À titre indicatif, la direction générale de l’offre de soins (DGOS) a déterminé un taux d’occupation « cible » de 95 % en médecine et chirurgie (130 % en chirurgie ambulatoire) et de 85 % en obstétrique. Fin décembre 2017, les taux d’occupation de l’établissement étaient de 78,55 % en médecine, 90,08 % en chirurgie et 82,9 % en obstétrique."
  • supprimer des postes de médecins "Cette restructuration prévue dans le projet d’établissement 2018-2022 doit s’accompagner de mesures rapides de maîtrise des charges, et notamment de celles de personnel, qui ont augmenté de 79 M€ entre 2012 et 2017. Cette démarche a d’ores et déjà été impulsée en ce qui concerne le personnel non médical, mais doit être consolidée et s’étendre au personnel médical, et notamment à la permanence des soins, dont le coût s’avère élevé."

"Une logique financière, responsable de la crise"

Des préconisations "abjectes" pour Pauline Salingue, du syndicat CGT du CHU (...)

Selon le syndicat, l’établissement de santé toulousain a déjà connu "300 suppressions de postes en 5 ans". Ce rapport a d’autant plus de mal à passer que le ministre de la santé, Olivier Véran, a promis lors du Ségur de nouveaux lits et de nouveaux effectifs pour les hôpitaux français. (...)

"Vu la situation actuelle, ils auraient pu s’abstenir de sortir ce rapport" estime Pauline Salingue. Car dans l’attente des promesses du gouvernement, le CHU de Toulouse fait lui de nouveau face à l’épidémie. (...)

Pour répondre aux besoins de cette deuxième vague du Covid-19, le Centre hospitalier est passé lundi 28 septembre en plan "hôpital sous tension : 20 % des interventions sont déprogrammés, les visites interdites et les patients ne présentant pas de "signes de gravité" refoulés des urgences.

Questionné à ce sujet, vendredi 2 octobre, lors d’un point presse, Marc Penaud le directeur du CHU de Toulouse assure que ce rapport n’a "aucune incidence sur le nombre de personnel et celui des lits" et d’ajouter avoir même procédé à "500 recrutements depuis le début de la crise du Covid".

Des chiffres relativités par le syndicat de la CGT (...)

Du côté de la Chambre régionale des comptes d’Occitanie, on souligne que les éléments de ce rapport sont bien antérieurs à la crise du coronavirus et au Ségur de la santé. Rendu en janvier 2020, il n’a été présenté au conseil de surveillance du CHU de Toulouse qu’en juin dernier. Selon la juridiction financière, son intérêt porte avant tout sur le projet immobilier de l’hôpital toulousain afin de répondre à la forte concurrence de l’offre privée et qu’il reste toujours pertinent.

Après avoir supprimé ses publications sur les réseaux sociaux concernant son rapport, la CRC estime, vendredi soir dans un communiqué de presse , que les réactions suscitées par sa publication son "à tort" (...)