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le paria
En finir avec la « gestion des flux migratoires »
Article mis en ligne le 3 mars 2017
dernière modification le 25 février 2017

Pour une politique de respect, d’accueil et de reconnaissance des personnes d’origine étrangère

Le monde actuel est déchiré par une contradiction majeure : la circulation des capitaux et des marchandises ne cesse d’être facilitée, tandis que celle des hommes est soumise à des restrictions toujours plus poussées, du moins pour les fractions les plus pauvres de la population mondiale. Des murs s’érigent un peu partout, piégeant ceux qui se mettent en mouvement dans la condition de parias, regroupés dans des camps ou condamnés à l’errance. L’économie mondialisée et financiarisée est aujourd’hui une immense machine à concentrer les richesses dans les mains d’une fraction infime de la population mondiale. (...)

La « crise » actuelle n’est pas celle des « migrants » qui décident de fuir les guerres, la misère, la dictature ou le délitement des institutions de leur pays. Il y a néanmoins aujourd’hui toutes les manifestations d’une grave crise : crise morale et politique de l’Europe, crise des politiques étrangères française et européenne. La politique dite de « gestion des flux migratoires » est notoirement illusoire et coûteuse ; elle est inefficace. Elle provoque une multitude de souffrances, déchire les familles. Elle tue. Les milliers de morts en Méditerranée ne sont pas le produit de la fatalité mais bien de choix politiques délibérés. (...)

Le tintamarre médiatique est dominé par les voix d’hostilité ou de peur qui s’expriment à propos des « migrants », « exilés », « réfugiés », « étrangers », « musulmans » et sont encouragées par une partie de la classe politique et par le refus de l’État de faire face à ses responsabilités. Il couvre la voix des innombrables volontaires, membres d’associations, d’organisations caritatives, ou bénévoles isolés qui s’activent pour prendre en charge tant bien que mal les exilés.

Nous, signataires de ce texte affirmons :

 que nous sommes heureux et désireux d’accueillir dans notre pays ceux qui souhaitent y vivre et ont bravé la mort pour y arriver ;
 que nous refusons de laisser criminaliser les personnes d’origine étrangère, avec ou sans papiers, arrivées de longue date ou fraîchement débarquées, travailleurs migrants, mineurs isolés, personnes dites Roms, demandeurs d’asile ou réfugiés ;
 que nous refusons aussi la criminalisation de ceux qui les aident en fournissant des toits, des vivres, des vêtements mais aussi par l’échange, le partage, l’amitié ;
 que même dans les situations les plus difficiles, surtout dans les situations les plus difficiles, chacun doit compter pour un et tout le monde doit être compté et reconnu.

Nous demandons :

 le rétablissement d’un droit d’asile plein et entier, et la mise en place de dispositifs assurant un accueil digne et pérenne des demandeurs ;
 l’abrogation de l’Accord de réadmission entre l’UE et la Turquie, prévoyant la déportation collective des exilés qui atteignent le sol européen ;
 l’abrogation des restrictions au droit d’entrée et de séjour des étrangers inscrits dans la législation depuis 30 ans
 l’arrêt total de toutes les expulsions ;
 la régularisation de tous les sans-papiers.