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En crise, Monsanto pourrait fusionner avec Bayer
Article mis en ligne le 21 mai 2016

Annoncées jeudi, les négociations de fusion entre Monsanto et l’allemand Bayer constituent une étape supplémentaire dans la course au gigantisme des agro-industriels. Objectif pour ces mastodontes : amortir les coûts de recherche sur les biotechnologies, concentrer les brevets et, in fine, maîtriser l’ensemble de la filière. En face, la dépendance des paysans et des pays s’accroît.

La marche mondiale contre Monsanto devra peut-être bientôt changer de nom. Car le leader des semences OGM pourrait bientôt être racheté par le chimiste allemand Bayer. Jeudi 19 mai, ce dernier a ainsi annoncé mener des discussions avec la firme étasunienne à propos d’une fusion. « Les dirigeants de Bayer ont récemment rencontré les responsables de Monsanto pour discuter en privé d’une acquisition négociée de l’entreprise », a indiqué le groupe allemand dans un communiqué. Une offre de 35 milliards d’euros, « actuellement étudiée » par Monsanto, le fabriquant du Roundup. Si elles fusionnaient, les deux firmes formeraient un géant de l’agro-industrie.

Avec une capitalisation boursière de plus de 80 milliards d’euros et 18 % du marché, Bayer est le numéro deux mondial de l’agrochimie, juste derrière Syngenta. Monsanto, qui pèse quelque 37,5 milliards d’euros en Bourse, est le leader des semences avec 26 % du marché. « Face aux difficultés économiques et à une réglementation de plus en plus contraignante, la fusion apparaît comme la solution pour les entreprises comme Monsanto », analyse Stéphane Lemarié, économiste à l’Institut national de recherche agronomique (Inra) de Grenoble. Depuis un an, la multinationale, basée dans l’État du Missouri, accumule en effet les revers. Baisse du prix des matières premières agricoles, pression citoyenne contre son herbicide phare, le Roundup, contestation de sa suprématie en Inde. Le groupe a ainsi perdu presque un tiers de sa valeur boursière en une année... et annoncé la suppression de 3.600 postes d’ici 2018. (...)

La fusion entre Monsanto et Bayer n’est donc pas une bonne nouvelle pour les peuples. Mais elle doit encore être validée par les autorités de régulation de la concurrence, qui n’hésitent pas, ces derniers temps, à briser des mariages annoncés... et qui n’ont pas encore donné leur feu vert aux rapprochements Dupont-Dow et Syngenta-ChemChina.