
En Tunisie, des amoureux de la nature ont créé l’association tunisienne de permaculture. Un mouvement naissant encore timide mais qui applique et défend ce mode d’agriculture respectueux de l’environnement, et cherche son positionnement par rapport au politique et au militantisme.
– Sounine (Tunisie), reportage
Goyavier, citronnier, cerisier, bananier, grenadier, mûrier, figuier, abricotier, amandier… Abdelhamid ose encore déplorer l’absence d’un manguier. Mais fort est le frugivore qui saurait nommer un autre fruit manquant. Des pamplemousses aux kiwis en passant par les kumkats et les avocats, le jardin de ce jeune retraité tunisien ressemble à un véritable paradis du fruit.
Forcément, ça fait des envieux. Des oisillons nichent à l’ombre des branches de l’oranger. Et depuis quelques semaines, Abdelhamid fait face à une invasion de pucerons. C’est pourquoi il a planté des capucines, une plante médicinale connue pour attirer ces nuisibles. « Chaque plante doit avoir deux fonctions minimum », explique le jardinier en passant devant les oliviers, alignés en brise-vent. Et lorsque la nature ne lui offre pas de solutions immédiates, il philosophe devant les limaces qui attaquent ses fraisiers : « La nature est généreuse, on partage le surplus. C’est un autre principe de la permaculture. » (...)
« La magie, c’est ce qu’un tout petit espace peut contenir », glisse-t-il en observant son jardin. La magie, c’est surtout celle de la permaculture, cette démarche qui vise à construire des écosystèmes résilients et durables, basés sur les interactions fertiles du monde vivant. (...)