
Malgré son interdiction depuis 2009, l’épandage aérien de pesticides continue, provoquant la colère des riverains et des associations de protection de la nature. A Mâcon, la coopérative agricole vient de déposer sa demande à la préfecture. Enquête au pays des vins de Bourgogne.
Le 24 mars, la Coopérative agricole du Mâconnais Beaujolais (CAMB) a déposé à la préfecture de Saône et Loire une demande de dérogation d’épandages aériens de produits phytosanitaires pour lutter contre le mildiou, l’oïdium et le black-rot, maladies communes de la vigne, pour une période temporaire de quatre mois entre le 22 avril et le 4 août 2014.
Cette dérogation porte sur des parcelles situées sur six communes : Davayé, Fuissé, La Chapelle-de-Guinchay, Pruzilly, Saint-Véran, Solutré-Pouilly et Vergisson. La société Giragri doit effectuer l’épandage par hélicoptère. (...)
Comment faire respecter la loi, quand l’Etat lui-même octroie les dérogations ? Selon France nature environnement (FNE), l’arrêté du 23 décembre 2013 du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll qui devait modifier le système d’autorisation des épandages aériens, n’a rien changé et n’a pas pris en compte la consultation publique.
La consultation publique, un outil de démocratie mal connu
François Veillerette, porte-parole de l’association de lutte contre les pesticides, Générations futures, témoigne : « Depuis 2010, nous recevons énormément de plaintes de gens vivant à la campagne qui voient toujours des pulvérisations aériennes près des villages. » (...)
Les épandages aériens sont dangereux pour la santé des riverains
Malgré ces efforts louables, le service vétérinaire du Coderst est formel : « Quand ils disent que l’hélicoptère rase la vigne et qu’il n’y a pas de risques de contamination des parcelles riveraines, ça ne tient pas. On a retrouvé des traces de pesticides d’épandages traditionnels à des kilomètres des zones traitées ». Car même un vent faible emporte une grande quantité de produit aux alentours des zones traitées. (...)