
À l’occasion de la 6e conférence nationale sur le handicap, Elisa Rojas, avocate en Droit du travail et militante pour le droit des personnes en situation de handicap est l’invitée de 9h10.
12 millions de personnes handicapées en France et un Emmanuel Macron qui surprend en faisant du sujet sa carte blanche, lors du débat de l’entre-deux tours de 2017. Demain, il présidera la Conférence nationale du handicap. J’ai invité Elisa Rojas, avocate en fauteuil roulant, militante féministe et anti-validiste (comptez sur elle pour vous expliquer ce mot si vous ne le comprenez pas). Deux mandats qu’elle ne désarme pas sur ce qui devrait être fait en France et qui ne l’est pas.
Ne pas stigmatiser le handicap
Elisa Rojas est née au Chili, elle est avocate et en fauteuil roulant. À la veille d’un grand moment de débat à la conférence national du handicap entre les pouvoirs publics, les associations, les militants et les personnes en situation de handicap, Elisa se refuse qu’il y ait un traitement spécifique du handicap par les journalistes : « On présente trop souvent le handicap et les personnes handicapées sous le prisme du parcours et de la difficulté individuelle, avec des sujets très illustratifs, et malheureusement, ça nuit aux personnes handicapées et à la compréhension de leurs difficultés. C’est un problème qui est collectif, social, politique, où il y a des questions de domination, de rapports de pouvoir. Ce traitement journalistique est nuisible à notre combat en tant que personnes handicapées. C’est la raison pour laquelle j’essaye toujours de trouver des compromis avec les journalistes. Je suis d’accord pour qu’on comprenne qui je suis, mais il faut élargir la réflexion parce que c’est essentiel que les personnes qui sont éloignées du handicap puissent avoir une véritable compréhension du sujet. » (...)