Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
GFEN actu
Du rythme où vont les choses...
Article mis en ligne le 27 décembre 2013
dernière modification le 23 décembre 2013

La question des rythmes est si envahissante qu’elle mérite qu’on prenne le temps d’en déplier les dimensions, sous-entendus et conséquences dans la conduite éducative. En effet, dans le débat actuel sur l’éducation, on finit par ne plus très bien savoir de quoi on parle : de rythme scolaire, de rythme d’apprentissage ou de rythme d’enseignement ?

Rythme scolaire pour tous

Apprendre demande du temps et une certaine sérénité. La contrainte d ?une semaine réduite à 24 H avec l’obligation des 2 H d’aide personnalisée, fractionnant les temps scolaires, a été facteur de fatigue pour les enseignants comme pour les élèves : c’est un constat partagé par la profession (voir les résultats des consultations syndicales) et l’Inspection Générale.

Dans un tel temps contraint et morcelé, les enseignants avaient l’impression de courir, se désolaient d’un travail « ni fait, ni à faire » (Y. CLOT), avec le sentiment d’être bridés par le contrôle permanent. Quelles ont été les conséquences de tout cela ? Dans bien des écoles, les enseignants disaient ne plus trouver le temps pour se concerter dans les équipes, ne plus pouvoir ou plus difficilement - rencontrer les parents.

En tendance, ces contraintes temporelles et la pression évaluative ont conduit à raboter la place des disciplines non évaluées (pourtant sources d’éveil de l’intérêt, de curiosité sur le monde,de motivation), les moments de recherche et d’échange (pourtant indispensables pour mieux comprendre), les projets et les dimensions culturelles (donnant chair, souffle et sens à l’école). Devinez qui a pu en souffrir ?

Déverrouiller ce carcan était indispensable, ce qui a été fait avec la proposition d’un retour à la semaine de quatre jours et demi, accompagné d’une suppression de l’AP et d’une autre approche de l’évaluation (...)

Toute demande qui n’est pas faite à l’enfant est un frein à son développement, le seul apprentissage valable est celui qui précède le développement (Vygotski). Ce qui doit donc non pas nous amener à attendre, mais nous inciter à multiplier les stimulations culturelles et cognitives... (...)

Fatigue et décrochage sont moins liés au supposé rythme de l’enfant qu’à l’intérêt de la tâche de son point de vue, qu’à son degré d’engagement dans l’activité. Quand on s’ennuie, c’est toujours trop long (...) Autrement dit, la temporalité subjective d’un élève n’est pas un donné mais un effet de l’activité proposée. C’est le point de vue des enseignants voyant leurs élèves refuser de sortir en récréation lorsqu’ils sont fortement mobilisés sur une tâche ou une question à résoudre. (...)