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Du 18 au 22 février au Cinéma UTOPIA, les 17 émes Rencontres UTOPIA-Espaces Marx "La Classe ouvrière, c’est pas du cinéma",
Article mis en ligne le 17 février 2020

Ces 17e Rencontres vont tenter à nouveau une double gageure : nous nous proposons, nous vous proposons d’aller retrouver la nuit des salles obscures, même en plein jour ! Mais elles ont aussi pour vocation affirmée de vous permettre, de nous permettre d’y voir plus clair, d’apporter des lumières aux obscurités de nos vies quotidiennes, individuelles ou collectives. Passer par les salles de cinéma de l’Utopia, ce n’est pas fuir la réalité – ou si peu qu’il faut sur l’heure se donner l’absolution ! –, ce n’est pas s’évader mais, comme le dit l’expression populaire, c’est « reculer pour mieux sauter » dans une réalité grandie et nourrie par la fiction ou par le détour documentaire, par l’échange et l’apprentissage, par l’expérience partagée. C’est avec vous – et avec ténacité ! – que nous faisons de la projection en salles le point de départ, le passage, ou le point d’arrivée de nos découvertes ou de nos re-découvertes d’œuvres cinématographiques.

À l’heure où ces lignes sont écrites, on ne peut que se réjouir de voir la diversité et le nombre d’œuvres de cinéma – sans parler des études et des enquêtes… – consacrées au Mouvement des Gilets jaunes, à son importance, à sa richesse, à son évolution. Le préambule de cette année prend ainsi tout son sens. Il suffira d’un gilet, du collectif René Vautier, ouvre superbement nos Rencontres. Celles-ci s’inscrivent pleinement dans le mouvement démarré en décembre contre la casse des retraites. Nous pouvons nous demander si nous ne sommes pas proches de ce qu’on appelle « le moment Potemkine » au cours duquel, dans le célèbre film d’Eisenstein, les spectateurs voient en gros plan les vers grouiller dans la viande imposée aux marins… et les experts soutenir les officiers en proclamant que tout va bien et que la viande est bonne !

Dans cette filiation, Ernest Pignon-Ernest souligne la portée et la profondeur du mouvement des grévistes de décembre 2019 lorsqu’il affirme : « Leur lutte est une pensée active vers l’avenir » (...)

Face à l’initiative de type colonial que le Président Macron installe à Bordeaux en juin, nos Rencontres accueillent le jeudi 20 février Atlantique proposé par le contre-sommet de la Françafrique auquel nous nous associons. Et nous aurons le plaisir – à partager – de vous proposer en clôture dimanche soir le nouveau film de Todd Haynes, Dark Waters, exaltant avec superbe « un combat sans fin pour la justice et notre propre survie ».

La poétesse Marie-Claire Bancquart a disparu en toute discrétion l’année dernière. Elle nous dit : « L’arbre insiste et devient forêt ». Nous puisons dans ce superbe constat, dans cette riche métaphore, des raisons de vivre et d’espérer.