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Basta !
Dissolution des Soulèvements de la Terre : des milliers de personnes prêtes à poursuivre les actions
#luttes #ecologie #lessoulevementsdelaterre #repression
Article mis en ligne le 27 juin 2023
dernière modification le 26 juin 2023

Vingt-deux personnes ont été placées en garde à vue la semaine du 20 juin dans l’enquête sur l’action contre la cimenterie Lafarge de Bouc-Bel-Air et dans celle sur les affrontements à Sainte-Soline, la veille de l’annonce de la dissolution des Soulèvements de la Terre en Conseil des ministres le 21 juin. Une garde à vue dure normalement 24 h, mais peut être prolongée jusqu’à 96 h (quatre jours), voire au-delà en cas d’accusation de terrorisme, ce qui a été le cas pour plusieurs des interpellés. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait qualifié à plusieurs reprises le mouvement d’écoterroriste sans qu’aucune réalité judiciaire ne vienne étayer cette accusation.

« On assiste à un usage totalement inapproprié, et irresponsable, du terme d’“écoterrorisme”, dont le pouvoir abuse comme d’une étiquette infamante pour tenter de discréditer le mouvement », avait réagi, sur basta !, Jérôme Baschet, coprésident de l’Association pour la défense des terres, qui soutient financièrement le mouvement des Soulèvements de la Terre (et l’un des auteurs du livre collectif On ne dissout pas un Soulèvement aux éditions du Seuil). (...)

Une première vague d’une quinzaine d’interpellations et gardes à vue avait déjà eu lieu début juin dans le cadre de l’enquête sur l’action menée contre la cimenterie Lafarge, avec là encore gardes à vue de près de quatre jours, rappelle Mediapart. Ces interpellations s’étaient déjà terminées par des remises en liberté sans poursuites.

La plupart des personnes interpellées le 20 juin ont également été remises en liberté et « aucune de ces personnes n’a été présentée devant le magistrat instructeur », a précisé le procureur. Deux d’entre elles sont néanmoins convoquées par la juge d’instruction d’Aix-en-Provence le 11 juillet pour « association de malfaiteurs » et « dégradation en réunion ».

Premières condamnations de militants

En parallèle, cinq interpellations, presque synchronisées, ont également été conduites le mardi 20 juin au matin par des gendarmes de la section de recherches de Poitiers, dans le cadre de l’enquête sur les affrontements lors de la manifestation contre les mégabassines le 25 mars à Sainte-Soline. Deux personnes ont été déférées en comparution immédiate : l’une d’elles a été condamnée à dix mois ferme, la deuxième a été placée en détention provisoire dans l’attente d’une prochaine audience du 27 juillet. Les trois autres devront comparaître devant le tribunal correctionnel le 27 juillet. (...)

Des rassemblements de soutien auront lieu devant les différentes gendarmeries concernées dans les Deux-Sèvres, dans le Jura et en Loire-Atlantique, ce 28 juin dès 8h45, avec des convois de tracteurs et vélos.

De nouvelles convocations ont lieu ce mercredi 28 juin. Cinq représentants associatifs et syndicaux (CGT, Solidaires, Confédération Paysanne, Bassines Non Merci [1]) et trois militants des Soulèvements de la terre mis en cause dans la procédure de dissolution sont ainsi convoqués simultanément dans six gendarmeries pour « organisation d’une manifestation interdite à Sainte-Soline » en octobre 2022 et mars 2023. « Alors que ces manifestations étaient appelées par plus 200 organisations syndicales, politiques, paysannes et environnementales, ce ciblage est parfaitement injuste et constitue une opération de répression et d’intimidation », estiment les Soulèvements de la terre.

« La justice est vraisemblablement bien plus pressée de trouver coûte que coûte des manifestantes à condamner pour l’exemple, que de poursuivre les gendarmes et la préfecture ayant pris le risque de tuer des manifestantes à Sainte-Soline notamment », dénoncent-ils dans leur communiqué.

« Nous appelons à maintenir un soutien large dans les semaines et mois à venir » (...)

Une forte solidarité commence à émerger à la suite de la dissolution du mouvement écologiste. Près de 180 comités locaux se sont constitués, des dizaines de milliers de personnes se déclarent prêtes à poursuivre et relancer des actions, à travers la signature de l’appel « Nous sommes les Soulèvements de la Terre ». « Quoi que ce gouvernement, ses juges fassent à notre encontre, ce mouvement ne peut être dissous que dans les rêves de l’administration », ironise le communiqué des Soulèvements de la terre. (...)

Le directeur de l’Onu a récemment déclaré que la réponse des gouvernements du monde au dérèglement climatique était pitoyable. (...)