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Destination liquidation Italie
Article mis en ligne le 27 octobre 2013
dernière modification le 23 octobre 2013

Le discours selon lequel, ces dernières années, les Italiens (comme les Grecs, les Espagnols, etc.) ont vécu au-dessus de leur moyens et dépensé trop pour l’État social demeure une triste constante dans les médias dominants. La propagande médiatique ne va pas au-delà de quelques reproches aux mesures d’austérité, sans jamais remettre en cause la légitimité de la dette

Et, tout à fait en continuité avec le précédent gouvernement de Mario Monti (un gouvernement de « techniciens » très bien vu par l’Europe et mandaté pour résoudre la crise de la dette), le nouveau gouvernement italien, en fonction depuis le 28 avril dernier, ne promet rien de bien. Du point de vue strictement politique, il ressemble en effet davantage à une copie des gouvernements démocrates-chrétiens des années ’80-’90, qui voulaient mettre d’accord les différents partis politiques, mais qui au final servaient les intérêts des grands pouvoirs économiques |1|. Du fait du manque de renouvellement politique en termes de personnes et « d’esprit », le nouveau gouvernement est aussi loin de réaliser le changement attendu et promis en termes de croissance économique et de résolution de la crise de la dette, vu la liquidation en cours du patrimoine public (au bénéfice d’acteurs privés), conçue comme mesure anti-crise.

Pour ces raisons, cet article essayera d’expliquer les origines de l’énorme endettement public italien. (...)

Refusons la dette illégitime et demandons un audit

Si la dette n’est pas le résultat de trop de dépenses, si on est si performants au niveau économique au point d’être considérés comme les bons élèves de l’Union Européenne, les raisons de l’augmentation de la dette doivent être recherchées ailleurs.

L’explosion des taux d’intérêt à partir des années ’80 (dans un contexte général d’augmentation des taux à l’initiative de la Réserve Fédérale états-unienne) causée par les décisions politiques des leaders italiens de cette époque qui a ouvert la porte aux spéculations de tous types, les mesures néo-libérales qui ne cessent d’être appliquées depuis 30 ans, le sauvetage bancaire d’entreprises privées, pèsent maintenant sur le dos de la collectivité en Italie (comme ailleurs).

Ces faits montrent la nécessité d’un audit de la dette publique italienne pour identifier la partie légitime et illégitime (donc susceptible d’être annulée) et justifient la contestation des mesures d’austérité qui ne cessent de s’aggraver.

C’est leur logique de laisser le secteur privé et la finance gérer des entreprises d’utilité publique et la dette qui génère l’endettement. Leur logique de tout vendre au secteur privé, tandis que seule la dette reste publique ! Leur logique qu’il faut combattre.