
(...) L’association Permatil, au Timor Leste, est chargée d’installer des jardins cultivés en permaculture dans toutes les écoles. Dans ce jeune état, les enfants ne se contentent plus de s’asseoir sur les bancs des salles de classe. Ils découvrent aussi l’attention à la nature, à la nutrition, aux générations futures
l’association timoraise Permatil, soutenue par le CCFD-Terre Solidaire. Très investie dans la formation de la population paysanne, l’association se consacre à la reconquête de la souveraineté alimentaire par la population majoritairement rurale et très jeune ce nouveau pays. C’est ainsi que l’association a commencé à créer des jardins en permaculture dans les écoles. Après plusieurs années d’expérimentations réussies, l’association décroche en 2015 un résultat spectaculaire : une loi nationale rend obligatoire l’implantation de potagers en permaculture dans les écoles primaires de Timor Leste.
« Des laboratoires de vie » (...)
Bien sûr les élèves consomment les légumes, et une partie est vendue, ce qui permet de financer la cantine. Mais on y fait aussi des maths : connaissant les dimensions de la parcelle, combien de piments pourra-t-on récolter ? Et d’ailleurs, comment dit-on « piment » dans divers dialectes de l’île ? (...)
Nutrition, santé, environnement, la palette des enseignements est vaste. Et la dynamique profite à l’ensemble de la communauté. De retour à la maison, les élèves transmettent au jardin familial les principes de la permaculture (...)
Permatil popularise ainsi à l’échelle des communautés rurales cette agriculture respectueuse de la nature dénommée permaculture.
Estanislau Claudio Ximenes explique : « Il ne s’agit pas simplement de produire durablement des aliments sains, mais d’induire un changement profond dans la société ». (...)
Après 25 ans de lutte, ce tout jeune état a acquis chèrement son indépendance, en 1999. Avec la guerre, la population a été décimée au tiers, et les zones rurales ont beaucoup souffert. (...)
L’agriculture, qui était sous perfusion de l’occupant indonésien, ne parvient pas à nourrir la population. « Il nous fallait réapprendre à gérer et préserver l’eau, les sols, les semences, à fabriquer des traitements naturels et du compost —autant d’enseignements scientifiques abordés dans les potagers ! Nous insistons aussi beaucoup sur la récupération des déchets : comment cultiver dans une bouteille en plastique, quand on a peu de terre à sa disposition, etc » (...)
Plus de 150 écoles déjà équipées (...)
Les premiers jardins implantés ont fait l’objet d’une évaluation en 2018. Aujourd’hui, 151 écoles, sur un total de 1 108, en sont équipées, bénéficiant directement à 41 000 personnes. (...)
Intégré dans la cadre du programme mondial de transition vers une agroécologie paysanne Tapsa, le projet se développe et des dizaines de jardins sont en cours de création dans les écoles.