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Biodordogne
Des élevages intensifs…bio ?
Article mis en ligne le 5 mai 2011
dernière modification le 4 mai 2011

L’association ALTERRAVIA prépare un ouvrage collectif sur les évolutions de la bio. Ce livre a pour but de dénoncer les dérives de la bio-business mais aussi de montrer qu’une autre bio existe, respectueuse de certains principes sociaux et écologiques.

Un mauvais film de science fictio

n ? Un cauchemar ? Non. Il s’agit du nouveau paysage du Sud-Ouest de la France que préparent les techniciens de la coopérative agricole Maïsadour.

Voici dix ans, un article du Monde diplomatique intitulé « Main basse sur les produits bio » provoquait un certain émoi (1). On y apprenait, entre autres, que la multinationale Novartis, très impliquée dans la promotion du maïs transgénique, possédait depuis des années la société Soy, spécialisée dans la production de produits bio à base de soja. (...)

En pleine période de lutte contre les OGM, la question du boycott de la marque se posa un temps, mais les intérêts commerciaux eurent le dessus. Novartis a revendu peu après la société à une banque hollandaise qui l’a cédée à un milliardaire japonais…

Novartis n’en a pas perdu pour autant son influence au sein de la bio. (...)

Aujourd’hui, ce sont les promesses très rentables du marché français qui pousse Maïsadour, ainsi que bien d’autres puissantes coopératives agricoles, à convertir les agriculteurs aux vertus de l’élevage de poulets « bio ».

En Aquitaine, la coopérative landaise livre une concurrence farouche à Terres du Sud pour occuper la première place dans la production de volailles « bio ». Pour le moment, chacune ne travaille qu’avec quelques dizaines d’éleveurs et livre chaque année sur le marché entre 700.000 et 800 000 poulets « bio ». Mais Terres du Sud prévoit de multiplier par trois la production en deux ans tandis que Maïsadour pousse ses producteurs à produire toujours plus : l’un d’eux est passé à une production de 50.000 poulets « bio » à l’année. Pour recruter des éleveurs « bio », une coopérative fait appel à des agriculteurs en difficulté en leur promettant des revenus aguichants. Elle leur fournit clé en main tout le matériel et les bâtiments nécessaires pour l’élevage. L’investissement – environ 200 000 euros – est facilité grâce à ses services financiers qui propose au futur éleveur des crédits remboursables sur 20 ans. Ceux-ci sont tenus par contrat à n’utiliser que les poussins livrés par la coopérative, à lui acheter tous les aliments pour ses volailles, à ne se servir que des traitements qu’elle lui propose et à livrer toute sa production à son abattoir et à son usine de conditionnement. Les directives des techniciens de la coopérative sont les seules à devoir être appliquées. Les prix d’achat des œufs et des poulets ne sont jamais fixés à l’avance et dépendent de critères qui échappent totalement à l’éleveur. La docilité de ce dernier est garantie par son endettement auprès de la coopérativeLe 8 avril, Maïsadour et Terrena, son alter ego dans l’Ouest basé à Ancenis (Loire-Atlantique), ont annoncé le regroupement de leurs activités volaille dans une nouvelle entité, baptisée « Fermier du Sud-Ouest », détenue à 51 % par la première et à 49 % par la seconde. Cette nouvelle entité produira 29 millions de volailles par an, dont 17 millions sous label.. Il s’agit là d’un pur modèle d’intégration généralisé dans les élevages intensifs conventionnels.

La nouvelle réglementation européenne en place depuis le 1er janvier 2009 facilite le développement de ce « bio » industriel. (...)

L’alimentation animale est aujourd’hui l’un des produits « bio » le plus rentable, grâce aux spéculations que permet le marché international. (...)

La transparence n’est pas de mise au sein de ce bio-business. Les coopératives agricoles, alliées aux puissants groupes de l’agroalimentaire et de la chimie, peuvent y tailler de nouveaux empires et y prendre discrètement le pouvoir.(...)

Le 8 avril, Maïsadour et Terrena, son alter ego dans l’Ouest basé à Ancenis (Loire-Atlantique), ont annoncé le regroupement de leurs activités volaille dans une nouvelle entité, baptisée « Fermier du Sud-Ouest », détenue à 51 % par la première et à 49 % par la seconde. Cette nouvelle entité produira 29 millions de volailles par an, dont 17 millions sous label. (...)

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