Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
cadtm
Déclaration finale de la première Assemblée du Réseau d’Afrique du Nord pour la souveraineté alimentaire
Article mis en ligne le 24 décembre 2018

La première Assemblée du Réseau d’Afrique du Nord pour la souveraineté alimentaire s’est tenue les 7, 8 et 9 décembre 2018 à Agadir, au Maroc. Elle a regroupé des délégations de syndicats, de coopératives et d’associations actives dans les domaines de la souveraineté alimentaire, de la défense des travailleurs agricoles et des petits pêcheurs, de la préservation des semences locales, de l’eau et de la terre... d’Égypte, de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, en plus de dizaines de petit.e.s paysan.ne.s, ouvrières et ouvriers agricoles locaux. La délégation de la Palestine occupée n’a pas pu assister à la réunion. Cette Assemblée générale, un an après la mise en place du Réseau en Tunisie, a été renforcée par l’adhésion d’un certain nombre de nouvelles associations et organisations.

L’Assemblée générale a été riche en discussions entre les participantes et participants sur le concept de Souveraineté alimentaire et les priorités de chaque pays, ainsi que sur les formes d’organisation, les alternatives possibles et la résistance nécessaire aux politiques néolibérales dans les domaines de l’agriculture et de la pêche. Les délégué.e.s ont discuté et amendé la plateforme du Réseau et se sont entendus sur les critères d’adhésion, de financement, des mécanismes de gestion et de ratification de la Charte du Réseau.

Cette rencontre a eu lieu une semaine après le Sommet du G20 en Argentine, consacré à la dépendance du Sud vis-à-vis des pays du centre impérialiste et au renforcement du contrôle du système capitaliste mondial sur la richesse et les ressources des peuples de la région, de la marchandisation de son alimentation, de la destruction de son environnement et du climat, par l’invasion des multinationales et des consignes des institutions financières internationales, imposés par des dettes injustes et des accords de libre-échange. D’autre part, les luttes des travailleurs de la région et du monde entier s’intensifient contre ces politiques, obtenant d’importantes victoires, comme l’adoption récente par les Nations unies de la Déclaration sur les droits des paysans et des autres travailleurs des zones rurales, ce qui constitue un gain juridique pour les peuples malgré l’épuisement de cette organisation et sa domination par les pays impérialistes. La fermeté des travailleurs sud-africains est particulièrement importante face à la montée des forces populistes et fascistes de droite, suite à l’approfondissement des contradictions du système capitaliste depuis la crise financière de 2008.

En solidarité avec les résistantes et résistants aux politiques néolibérales visant les hommes et la nature, les participantes et participants ont exprimé leur solidarité avec le sit-in des travailleurs expulsés de l’entreprise Diruk dans la région d’Ait Amira qui constitue un exemple concret du pillage de la terre, de l’épuisement des ressources et du déracinement et de l’appauvrissement des petits paysans par le capitalisme agroalimentaire (agrobusiness). Ils ont salué en particulier les luttes des habitants déracinés de leurs terres à Amskarut, Haha et toutes les régions concernées par cette affaire, ainsi que toutes les luttes liées à la souveraineté alimentaire dans tous les pays de la région.

Les participant.e.s ont également exprimé leur solidarité avec les paysans sans terre du Brésil qui sont poursuivis, réprimés et expulsés de leurs terres, qu’ils ont conquises après des décennies de lutte acharnée, suite à l’arrivée récente au pouvoir de la droite populiste.

Les participantes et participants ont affirmé leur soutien absolu à toutes les luttes des peuples, des travailleur.se.s et des marginalisé.e.s dans la région et dans le monde, notamment le combat du peuple palestinien pour récupérer sa terre et ses droits violés par l’entité sioniste, l’un des instruments les plus importants de l’hégémonie impérialiste sur notre région.

Enfin, participantes et participants ont souligné l’interdépendance des différents aspects de la lutte contre les politiques privant les peuples de leur souveraineté alimentaire, et la nécessité de la coordination et de la mise en réseau des différents acteurs concernés et des mouvements de résistance dans la région, au Sud et dans le monde entier.