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"Dans les dernières heures de l’extradition d’Assange, des médecins appellent la ministre britannique de l’Intérieur à la raison. »
Article mis en ligne le 14 juin 2022

La députée conservatrice devrait prendre sa décision dans les prochains jours, la date limite étant le 19 juin.

Doctors for Assange ont envoyé une lettre ouverte à la ministre de l’Intérieur vendredi dernier, soulignant que l’approbation de l’extradition serait "médicalement et éthiquement inacceptable", car l’état de santé extrêmement précaire du fondateur de WikiLeaks n’a fait qu’empirer depuis que les tribunaux ont approuvé son transfert aux États-Unis. (...)

Constitués de plus de 300 médecins de 35 pays, les médecins laissent entendre que si Patel approuve l’extradition, il s’agirait probablement d’une négligence, car le système judiciaire britannique a pris sa décision d’extradition sans tenir compte de son "état de santé actuel".

Dans sa deuxième lettre au ministre de l’intérieur, Doctors for Assange insiste sur le fait qu’en refusant l’extradition, Mme Patel peut éviter à elle-même, à son gouvernement et à sa nation d’être complices de la poursuite de "l’exécution au ralenti de ce journaliste primé, sans doute le plus grand éditeur de notre temps".

Une procédure viciée.(...)

Doctors for Assange soulignent que, bien que les États-Unis aient donné quatre assurances en février 2021, la santé du citoyen australien s’est considérablement détériorée depuis lors - notamment lorsqu’il a subi un mini-AVC en octobre - et que son état de santé actuel n’est pas pris en compte dans les décisions.

La Maison-Blanche cherchait initialement à placer Assange dans sa forme la plus extrême de détention solitaire à son arrivée aux États-Unis. Et les assurances sont considérées comme peu fiables et soumises tardivement dans la procédure d’appel, ce qui correspond à de nombreux autres aspects extrajudiciaires de l’affaire. (...)

Ces experts, parmi lesquels figurent des "défenseurs de la liberté de la presse et de l’État de droit", ont averti que cette affaire aurait un effet dissuasif sur la dénonciation des crimes commis par les gouvernements dans le monde, car elle crée un précédent permettant de demander l’extradition de ressortissants étrangers pour des crimes d’espionnage commis à l’étranger.

Toutefois, Mme Patel soutient une initiative de 2016 (1) visant à durcir la loi britannique de 1989 sur les secrets officiels, qui a conduit à une recommandation du rapport de septembre 2020 selon laquelle la Grande-Bretagne devrait commencer à traiter les "divulgations non officielles" d’informations gouvernementales classifiées avec la même sévérité que l’espionnage. (...)

Extrajudiciaire, extralégal.

Dans sa lettre à Patel, Doctors for Assange affirme que les assurances des États-Unis selon lesquelles ils empêcheront le fondateur de WikiLeaks de mettre fin à ses jours sous leur garde :

"ne valent rien étant donné leurs actions de poursuite, de persécution et de complot de meurtre de M. Assange en représailles de son journalisme d’intérêt public".

Yahoo News ! a rapporté en octobre dernier qu’en 2017, l’administration Trump avait délibéré sur l’opportunité d’enlever Assange de l’ambassade équatorienne de Londres, tandis que l’assassinat a également été signalé lors des discussions de la Maison Blanche.

Ces révélations suggèrent que l’extradition a été demandée par Trump, après que l’administration Obama ait abandonné l’affaire, non seulement en raison des publications de 2010-2011, mais surtout parce que le directeur de la CIA, Mike Pompeo, était scandalisé par la publication par Assange du manuel de piratage Vault 7 de son organisation en 2017.

Doctors for Assange affirment en conclusion que les assurances américaines contre les traitements inhumains sont en elles-mêmes douteuses, et ce d’autant plus que Washington continue de se réserver le droit de changer d’avis et de soumettre le journaliste "aux conditions mêmes... qui seraient inhumaines". (...)