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Le Monde
Dans l’Allier, la menace d’une porcherie géante
Article mis en ligne le 26 février 2019

Riverains et militants écologistes s’opposent à un projet de ferme-usine devant accueillir 1 944 porcs adultes dans une zone naturelle sensible.

(...) c’est « sereinement » que le jeune couple investit ses économies et son énergie pour retaper trois corps de ferme, avec vue dégagée sur la forêt. Un grand terrain pour le potager, un poulailler, deux chevaux et un âne. Le cadre idéal pour fonder une famille. Un « petit paradis », comme le définit Héloïse.

Sauf que depuis quelques mois, le paradis a des allures de purgatoire. La porcherie, qui avait fonctionné entre 1996 et 1997, a repris son activité en 2016. D’abord en catimini. « On nous disait que cela ne concernait que 400 à 500 cochons, raconte Mickaël. Mais à l’odeur, on a vite senti que c’était beaucoup plus. »

« Ammoniac et particules fines »

Le nouvel exploitant, MCP Elevage, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il a déposé un dossier en septembre 2018 pour étendre la capacité des installations : 1 944 emplacements de porcs à l’engraissement et 4 340 porcelets en post-sevrage. C’est bien plus que la taille moyenne – environ 650 porcs adultes – des élevages français. Le projet prévoit également que 7 000 mètres cubes de lisier seront épandus tous les ans sur des parcelles réparties dans neuf communes. Un des champs concerné borde quasiment le terrain d’Héloïse et Mickaël ; la porcherie est à moins de 800 mètres.

« Les nuisances, et pas seulement l’odeur, vont être décuplées », s’inquiète le couple de trentenaires. (...) Nous sommes bloqués. » Mais pas résignés, ni esseulés. Avec d’autres riverains et militants écologistes, ils font partie du Collectif des opposants à la porcherie industrielle à Barrais-Bussolles (Copibb). (...)