
Le journaliste Nicolas Legendre a révélé l’existence d’une note interne des Z’homnivores, dénigrant et discréditant son enquête sur le monde agricole et agro-industriel en Bretagne. Cette association qui milite pour "la liberté alimentaire" regroupe de grandes entreprises du secteur.
Un document d’intérêt public
Après réflexion l’enquêteur du Monde considère que le document est d’intérêt public. "C’est un procédé pathétique, une forme de manipulation qu’il m’a semblé important de dénoncer pour expliquer la fabrique du dénigrement".
Le reporter affirme ne pas avoir été surpris par l’existence d’une telle note, mais Nicolas Legendre ne cache pas sa sidération à la lecture de certains détails. "J’ai eu l’impression d’évoluer dans un monde parallèle. Ils expliquent que mon but est de faire cesser la production agricole en Bretagne. C’est délirant ! " réagit-il.
Inès Léraud, présentée comme la cheffe d’une mouvance antisystème
Inès Léraud, journaliste qui travaille elle aussi, sur le monde agricole et l’agroalimentaire en Bretagne, connue en particulier pour son travail sur les algues vertes, est également mentionnée dans la note des Z’homnivores.
Elle est présentée comme étant au centre d’un "système Léraud" et accusée d’avoir agrégé autour d’elle une "mouvance qui s’aligne sur sa vision antisystème".
Contactée par France 3 Bretagne, la journaliste, auteure et coscénariste du film "Les algues vertes" dit ne pas être étonnée par l‘existence d’un tel document. Elle avoue même avoir trouvé des passages "carrément comiques", comme celui qui parle de "presse à scandale", pour qualifier les médias qui relaient les enquêtes sur l’agro-industrie. "Je me suis dit : si c’est ça leurs arguments pour décrédibiliser les journalistes, c’est qu’ils n’ont vraiment rien. Le niveau d’analyse est plus que médiocre".
Des adhérents des Z’homnivores financés par des deniers publics
Comme Nicolas Legendre, Inès Léraud s’indigne de constater que parmi les membres de ce lobby, figure Produit en Bretagne ou encore Agriculteurs de Bretagne, deux associations qui perçoivent directement ou indirectement des financements publics. (...)