Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Parisien
Covid-19 : pourquoi la rentrée scolaire inquiète professeurs et scientifiques
Article mis en ligne le 2 janvier 2021

Les cadeaux rangés, les élèves français s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école le 4 janvier. Mais alors que l’ombre d’une troisième vague plane sur la France après les fêtes de fin d’année, ce retour en classe fait craindre un rebond des contaminations chez certains scientifiques.

De nombreuses inconnues entourent encore la rentrée, après le brassage des fêtes de fin d’année. « Est-ce que la réouverture des écoles, le retour au travail ne va pas contribuer à doper les contaminations ? La question reste ouverte mais cela va dépendre aussi de nos comportements collectifs », s’interrogeait ce mercredi Pascal Crépey, épidémiologiste dans nos colonnes.

Une chose est sûre pour Mahmoud Zureik, également épidémiologiste, « la rentrée aurait pu être mieux préparée comme ça a été le cas en Allemagne, où elle a été décalée ». « Durant les fêtes, il y a eu un brassage des générations, et l’école peut être un point de rencontre », rappelle-t-il auprès du Parisien. La mesure a également été appliquée en Irlande, où la rentrée a été reportée de cinq jours et dans certaines régions du Royaume-Uni.

Seule solution, malgré les basses températures de l’hiver : « aérer », pour prévenir la contamination par aérosol, martèle Mahmoud Zureik. Une recommandation qui figure dans un avis du Haut conseil de la santé publique publié fin novembre. Le HCSP préconise de maintenir le chauffage des espaces clos collectifs, afin d’atteindre une température de confort en adéquation avec l’activité des occupants.
« On demande d’arrêter d’opposer droit à la santé et éducation »

Dans les établissements scolaires, c’est le protocole renforcé du 2 novembre dernier qui est en vigueur pour cette rentrée. « Les mesures appliquées en milieu scolaire depuis la rentrée de septembre ont permis de maîtriser la circulation du virus dans l’espace scolaire », indique le ministère sur son site. En plus du lavage des mains, de la distanciation physique et du port du masque, l’aération des locaux doit être « la plus fréquente possible » et « durer au moins 15 minutes à chaque fois ».

« Insuffisant », clame Elisa Zeno, membre du collectif de parents d’élèves « École Oubliée ». « Avec la saison hivernale qui arrive, laisser ouvert les fenêtres ouvertes, cela va être compliqué », s’alarme-t-elle. Son groupe a adressé ce mercredi une lettre au gouvernement dans laquelle il réclame plus de garanties sur la sécurité sanitaire des établissements scolaires et un report de la rentrée.

Une telle mesure, ils ne la réclament pas de gaîté de cœur. « Depuis le début, on souhaite que les écoles restent ouvertes mais pas coûte que coûte. On demande d’arrêter d’opposer droit à la santé et éducation. Si vraiment la priorité de l’état c’est l’éducation, il faut se donner les moyens. (...)

Un débat scientifique sur la contagiosité des enfants

Qu’en pensent les directeurs et enseignants, en première ligne ? Tous ne sont pas du même avis. « Je sais que je ne fais pas partie de la majorité des enseignants et directeurs. La majorité est extrêmement prudente, mais les chiffres leur donnent plutôt tort. Pour moi, il faut reprendre le lundi 4 janvier mais en surveillant encore plus ce qui se passe dans les écoles », nous confie un directeur d’école, resté anonyme. (...)

Une prudence de mise chez certains face au flou scientifique qui entoure la contagiosité des enfants. Si on sait avec certitude qu’ils font majoritairement des formes bénignes de la maladie, ils sont tantôt qualifiés de « superpropagateurs », selon les résultats d’une étude publiée en septembre dans la revue Science portant sur l’Inde, ou de « petits contaminateurs », par Robert Cohen, vice-président de la Société française de pédiatrie, dans nos colonnes en juin dernier.

Plus récemment, l’étude Comcor menée par l’Institut Pasteur pointait les risques de contamination pour les parents d’enfants qui vont à la crèche, à l’école maternelle, au collège et au lycée. En revanche, le risque n’augmente pas pour les parents d’enfants scolarisés en primaire ou à l’université, indiquent les conclusions.
Une réunion le 7 janvier

Une confusion entretenue par l’exécutif lui-même selon des syndicats , lorsque qu’il avait proposé de ne pas envoyer les enfants à l’école la veille et l’avant-veille des congés « pour limiter les risques de contamination à Noël ». « Depuis le mois de septembre, on nous dit que les enfants ne sont pas contaminants et là, finalement, cela revient à dire qu’il y a un risque que les enfants puissent contaminer », s’était étonnée Guislaine David, cosecrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

S’appuyant sur l’alerte du conseil scientifique qui dit craindre une « reprise incontrôlée » de l’épidémie, le syndicat souhaite débattre de « différents scénarios (qui) doivent être préparés et discutés, notamment l’hypothèse d’un renforcement du protocole sanitaire et ses implications organisationnelles », selon un communiqué de presse.

Mais ces demandes ont peu de chances d’aboutir. (...)

une réunion est prévue le 7 janvier au ministère de l’Education avec les organisations syndicales au sujet de la situation sanitaire. Soit quatre jours après la rentrée.