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Le Monde
Covid-19 : Moins de patients en réanimation, mais une pression constante... la situation paradoxale des hôpitaux en France
Article mis en ligne le 27 janvier 2022

Le nombre de patients en réanimation se stabilise autour de 3 800, mais les admissions en médecine augmentent, tout comme l’absentéisme provoqué par les soignants contaminés.

Ce sont des numéros d’équilibrisme rejoués chaque jour. Mercredi 19 janvier, le chirurgien en orthopédie pédiatrique Jean-Luc Jouve a enfin pu programmer pour le lendemain « une colonne vertébrale », à savoir l’opération de l’un de ses jeunes patients. Une urgence non vitale, mais avec un risque de paralysie sévère si l’on tarde trop… Tout ne tient néanmoins qu’à un fil.

« Les réanimateurs m’ont dit que c’était bon, à condition qu’ils ne fassent aucune admission supplémentaire pendant la nuit et que sinon, il faudrait annuler », rapporte le médecin marseillais, à la tête de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Un tel acte chirurgical nécessite en effet qu’un lit de réanimation reste libre, au cas où. Heureusement pour cette fois, la nuit sera clémente et l’opération aura bien lieu. (...)

A Marseille, la tension sur les réanimations, due aux arrivées de malades atteints du Covid-19, baisse depuis une dizaine de jours. La reprogrammation des opérations d’autres patients a ainsi commencé de manière « fragile et fluctuante », précise le responsable, qui tente avec ses collègues de se glisser dans le moindre interstice libéré par l’épidémie, alors que la liste d’attente des patients à opérer ne cesse de s’allonger. Depuis le 20 décembre 2021, l’activité des blocs opératoires, hors urgences, était quasiment à l’arrêt dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Les hôpitaux se retrouvent aujourd’hui dans une situation paradoxale. (...)

avec une décrue qui semble enclenchée dans plusieurs régions, la pression reste plus forte que jamais, après deux ans de crise sanitaire. Les hospitalisations dans les services de médecine, qui accueillent les malades aux formes les moins graves, continuent, elles, à progresser, (...)

Et une difficulté supplémentaire vient complexifier l’équation : les arrêts maladie pour Covid-19 des personnels, avec un variant Omicron du SARS-CoV-2 qui décime les équipes. (...)

A l’AP-HM, le taux d’absentéisme chez les personnels dits non médicaux (infirmiers, aides-soignants, administratifs, etc.) a explosé, passant d’environ 12 % en 2021 à 17 % depuis début janvier. Au 21 janvier, 589 soignants étaient positifs au Covid-19, un chiffre qui ne cesse de progresser. « Quand on dit qu’il y a moins de pression sur l’hôpital, c’est faux. Il y en a autant, elle est juste différente, estime Patrick Goldstein, patron du SAMU et du pôle urgences du CHU de Lille. Nous avons une énorme activité, Covid et non-Covid, qui se heurte à de nombreux personnels absents. »