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Comment sortir du piège du diesel
Article mis en ligne le 3 juillet 2017

Alors que lundi 3 juillet, la Ville de Paris interdit la circulation des véhicules diesel d’avant 2001, il est urgent de ne pas pénaliser ceux qui ne peuvent pas se passer ni changer de véhicule, explique l’auteure de cette tribune. Elle propose des pistes pour sortir de l’impasse de la « diésélisation ».

vant toute chose, gardons en tête que le système de transport tel que nous le connaissons est responsable de nombreux maux : il est le premier secteur d’émissions de gaz à effet de serre et une source majeure de pollution de l’air qui cause chaque année en France environ 48.000 décès prématurés. Tout le monde n’est pas égal face à ce fléau : vivre à proximité d’un axe routier augmente le risque d’asthme chez l’enfant de manière significative et les personnes les plus fragiles sont aussi les plus exposées aux risques sanitaires liés à la pollution de l’air. Rappelons par ailleurs que l’automobiliste est le plus exposé à la pollution de l’air. Le statu quo n’est donc pas une option.
Puisque la « diésélisation » du parc routier est le résultat d’un choix politique, l’utilisation du diesel ayant été soutenue pendant de longues années par des dispositifs fiscaux avantageux, tout comme la prédominance du mode routier dans nos déplacements, il appartient au gouvernement de fournir des réponses à ceux qui partagent le sentiment « de ne pas avoir d’autre choix que la voiture ». La clef ? inscrire la politique de transports et de mobilité dans la recherche de solutions satisfaisantes pour répondre à la fois aux véritables besoins de la population et aux impératifs de la transition écologique et mettre en place des mesures transitoires d’accompagnement ciblé pour les personnes modestes.
Personne ne devrait être condamné à la voiture solo

Actuellement, le choix de son mode de transport est marqué par de fortes disparités géographiques économiques et générationnelles. (...)

En l’absence d’alternative, la voiture reste en effet incontournable ; mais à l’issue de la transition écologique du système de transports et de mobilité, personne ne devrait être condamné à la voiture solo.
Deux aides existent actuellement pour faciliter le renouvellement de son véhicule, mais elles sont inadaptées : la première est associée au bonus automobile auquel seuls les véhicules neufs électriques et hybrides sont éligibles. Or, l’achat d’un véhicule neuf est réservé aux ménages les plus aisés… la seconde aide est plus accessible, en théorie ouverte aux véhicules récents d’occasion et destinée aux ménages non imposables. Mais seules 86 primes sur plus de 2.500 aides distribuées ont bénéficié à ces derniers en 2015 (pour un montant total qui se chiffre donc en millions d’euros pour le budget de l’État).
L’organisation d’une concertation avec les acteurs concernés

A l’heure où le nouveau gouvernement envisage d’élargir la prime, il nous semble prioritaire de rendre opérationnelle la prime à la conversion automobile pour les ménages modestes afin de lever les difficultés liées à la fiscalité du diesel ou les zones à circulation restreinte. (...)