Le ridicule ne tue plus, mais il blesse mortellement. C’est juste une question de temps. Les dernières péripéties d’une farce risible viennent d’éclater aux quatre coins du monde. Et révèlent à quel point irréversible le ridicule gangrène désormais l’empire occidental finissant.
On passera rapidement sur les drolatiques précédents. De l’affront fait au Goliath par David Wikileaks, aux retraits piteux d’Irak et d’Afghanistan, en passant par les chaos indescriptibles laissés en Lybie ou en Syrie (où nos ganaches financent des rebelles islamistes comme ils armèrent jadis un Ben Laden, jusqu’à ce que celui-ci leur dégomme deux tours de Babel).
(...) voici qu’éclate soudainement une nouvelle salve de boules puantes avec la révélation hilarante par l’un des leurs repentis (Snowden) d’une opération d’espionnage barbouzesque aussi stupidissime qu’absurde et vaine.
On rira enfin des excès de zèle minables de piètres satellites comme cet arraisonnement pitoyable de l’avion officiel d’un président bolivien dans l’espace aérien européen au prétexte qu’il aurait transporté à son bord un farfadet trop farceur au goût des maîtres.
On moquera la servilité obséquieuse des mêmes vassaux qui poursuivent vaille que vaille des négociations commerciales foireuses avec le seigneur américain qui vient de les bafouer outrageusement. (...)
Un empire ne tient que par le respect des grilles hiérarchiques de valeurs qu’il a su imposer aux individus. Et par les craintes qu’il inspire aux contrevenants. On peut à l’inverse parier qu’il vit ces derniers temps tant cette façade laborieuse se lézarde et s’étale dans une aussi spectaculaire bouffonnerie.
Le grand reporter Robert Fisk écrivait en substance qu’un peuple qui n’est plus terrorisé par ses maîtres échappait à tout reprise de contrôle par la peur.
Mais que dire alors quand les maîtres du monde déclenchent les rires et ne suscitent plus qu’un mépris mondialisé.