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Chronique du jardin sans pétrole - En France, la tomate est fille de la Révolution
Article mis en ligne le 14 avril 2015
dernière modification le 5 avril 2015

Nous voici encore coincés à Paris ce week-end. Cette fois c’est moi qui suis grippée ! Dans nos corps fragilisés par la pollution de l’air, les virus attaquent le nez et la gorge avec plus de facilité. Comme dans le jardin quand les racines poussent dans un sol affaibli par les pesticides.

Je prends des nouvelles des semis. Les graines des choux, de rhubarbe et de salade sortent tant bien que mal sur le balcon filant de notre amie Manolita, peinant un peu au soleil du nord.

(...) Dans la nature, les graines peuvent rester des années en dormance dans le sol jusqu’à ce que la température, l’humidité, la composition ou la structure de la terre leur soit favorable. Sans le long travail d’acclimatation et de sélection des semences par les hommes, les tomates ne pousseraient pas sous nos latitudes.

Leur centre d’origine se situe en Amérique du Sud, sur le versant ouest du continent, dans un territoire allant du sud de la Colombie au nord du Chili, des contreforts des Andes à la côte du Pacifique. Sa forme sauvage cultivée est une tomate cerise Lycopersicon esculentum, var. cerasiforme, que les Aztèques ont été les premiers à domestiquer.(...)

Quelques-uns de ces plants ont traversé l’Atlantique à bord de galions espagnols et ont conquis les jardins du sud de l’Europe. En France, la culture de la tomate a encore attendu 200 ans, car appartenant à la famille de Solanacées dans laquelle se trouve la terrible Mandragore, elle inspirait la peur et les gens n’en voulaient pas.

Les révolutionnaires méditerranéens « montés » à Paris auraient contribué à sa consommation, lesquels la réclamaient aux aubergistes ! Depuis la Révolution française, période durant laquelle on ne connaissait qu’une variété surnommée « pomme d’amour », elle s’est largement diversifiée. Plus de 120 variétés sont disponibles aujourd’hui pour les jardiniers amateurs. (...)