
Alors que la France reçoit une délégation de taliban pour influer sur les prochaines élections présidentielles en Afghanistan, il serait bon de rappeler qu’en juin 2000, nous organisions la rédaction de la Charte des droits fondamentaux des femmes Afghanes à Douchambé au Tadjikistan frontalier de l’Afghanistan dominé par les talibans :
Pour retrouver leur dignité, ces femmes réclamaient :
– Le droit à l’égalité entre hommes et femmes et le droit à l’exclusion de toute forme de discrimination ou de ségrégation fondée sur le sexe, la race, la religion ou autre
– Le droit à la santé physique et mentale pour elle et son enfant
– Le droit à la protection égale de la loi
– Le droit à l’éducation institutionnelle incluant toutes les disciplines y compris physiques.
– Le droit à des conditions justes et favorables de travail
– Le droit de circuler librement, indépendamment
– Le droit à la liberté de pensée, d’expression, d’association et de participation politique
– Le droit de porter ou non le voile ou l’écharpe
– Le droit de participer aux activités culturelles, y compris le théâtre, la musique, le sport.
Cette Charte a été signée par la plupart des leaders politiques afghans, ainsi que dans le monde. Elle a été emmenée aux Nations Unis et a été lue à la conférence de Bonn en 2002.
Nous avions pourtant cru gagner, les femmes afghanes ayant retrouvé la plupart de leurs droits ces dernières années.
Plus de 10 ans plus tard, il est plus que jamais d’actualité de faire revivre cette Charte.
La vigilance s’impose à nouveau. Les afghanes redoutent le départ des troupes, le retour d’un gouvernement fondamentaliste, fruit de possibles négociations hasardeuses de la communauté internationale.
La similitude avec ce qui se passe au Mali saute aux yeux ! (...)
De l’Afghanistan au Sahelistan, aidons la société civile à se faire entendre et encourageons les femmes à rédiger la Charte de leurs droits fondamentaux.