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Ces Robins des bios des temps modernes qui font renaître les fermes
Article mis en ligne le 3 avril 2013
dernière modification le 1er avril 2013

A l’heure où les fermes meurent les unes après les autres, l’association Terre de liens résiste. Elle apporte son aide aux jeunes paysans qui s’installent en bio

Ce matin, la grêle tombe dru sur le petit village de Saint-Aignan-de-Cramesnil, dans la plaine de Caen. Le vent balaie les deux hectares du terrain d’Antonin Gourdeau. Les pieds pataugent dans la boue, on s’abrite sous un vaste bâtiment en construction. Bientôt, ici, sur la terre nue, s’élèvera la Ferme de la Petite Bruyère, une ferme « écoconstruite », flambant neuve. Au rez-de-chaussée, l’épicerie paysanne pour vendre les légumes du champ, le garage pour le tracteur et l’entrepôt ; à l’étage, un logement pour Antonin, 25 ans, tout nouveau maraîcher de Saint-Aignan et créateur d’un singulier îlot de diversité – quarante légumes bio, « plus de cent cinquante variétés », fleurs pour attirer les pollinisateurs et, bientôt, plantes aromatiques…

Pourquoi devient-on paysan à cet âge, quand on n’est pas fils d’agriculteur soi-même ? Pourquoi décide-t-on de s’installer en bio dans une vaste plaine envahie par les cultures intensives de betterave, de colza et de lin ? Une partie de la réponse se niche dans le regard noir et déterminé d’Antonin. « J’ai toujours eu la tête dure », lâche-t-il. Avant l’agriculture, il y a eu un parcours scolaire chaotique, une période ébéniste, une autre musicale, tuba aux pompiers de Paris… La passion pour les plantes est venue sur le tard : peu à peu, au fil de stages auprès de maraîchers.

Mais s’installer, c’était « une autre histoire ». (...)